30e foire de la production algérienne, industries électriques : Le produit national s’impose face à la concurrence internationale

La 30e édition de la Foire de la production algérienne (FPA) fermera ses portes aujourd’hui. Près de 600 entreprises algériennes publiques, privées et start-up, représentant plusieurs secteurs d’activités entre industries militaire, mécanique, manufacturière, électrique, électronique, électroménagère, mécanique, pétrochimique, et agroalimentaire, ainsi que les services, les banques, et le bâtiment et les matériaux de construction, en sus du secteur de l’artisanat, ont exposé leur savoir-faire.

La FPA donne un large aperçu des capacités et savoir-faire algériens. Des capacités récemment acquises certes, mais qui démontrent que l’Algérie peut relever haut la main des défis lui permettant de réduire la dépendance de l’étranger et, donc, la facture en devises.
C’est le cas pour les industries électriques par exemple qui a vu l’émergence de centaines d’opérateurs qui se sont lancés dans cette filière.
Aussi, la participation à cette édition de 37 entreprises, dont douze du secteur public et 25 du privé, démontre l’importance qu’accordent les pouvoirs publics pour promouvoir cette activité, de par la complexité des nouveaux produits désormais réalisés en Algérie grâce aux mesures de facilitation accordées par les pouvoirs publics.
C’est donc sans surprise que le directeur technico-commercial et développement de l’entreprise Electronique Industrie Services (EIS), Djelliout Abderrahmane, a salué «les instructions du Président Tebboune, qui a insisté sur la nécessité d’utiliser le produit national, dans tous les projets et marchés de réalisation».
Selon lui, il est devenu certain que le marché des équipements électriques locaux est désormais fort attractif, surtout depuis la reprise des grands projets et également depuis que la compagnie nationale Sonelgaz a été instruite de ne plus importer d’équipements électriques fabriqués localement. «Il est désormais possible, a-t-il poursuivi, de croire que ce secteur en plein essor saura remplacer progressivement les importations par des produits locaux et à développer la logique d’exportation».
Un constat partagé par son collègue, Benloucif Aïmene, directeur d’administration et des moyens qui explique que «les équipements électriques font actuellement l’objet d’une forte demande dans les pays voisins et pour les infrastructures de base de tous les pays, notamment en Afrique».

« On se tourne désormais vers les marchés africains»

C’est grâce à cela, a-t-il indiqué, que «ce secteur d’activité est désormais considéré comme une valeur ajoutée dans le produit intérieur brut», surtout depuis que «les produits nationaux peuvent concurrencer les produits importés».
Evoquant leur entreprise, les deux exposants ont signalé que celle-ci dont le siège se trouve dans la localité de Bridja, à Staoueli (Alger) existe depuis 1988. Et d’ajouter : «A la base elle a été fondée pour répondre aux besoins du marché en transformateurs. Elle en produisait jusqu’à 30.000 par mois. Par la suite, l’activité s’est développée avec la production de redresseurs-chargeurs de batteries, redresseurs de protection cathodique (contre la corrosion pour équipements métalliques enterrés), câblages électriques,… Au fil des années, on s’est développés grâce à notre partenariat avec Finalep, la Financière Algérienne de Participation, ce qui nous a permis de réaliser notre propre ossature métallique et d’acquérir par-là un parc de marchés à commande numérique». Ce développement leur a permis d’élargir leur gamme de clientèle qui va désormais du ministère de la Défense nationale, aux hôpitaux, en passant par le tramway.
Néanmoins, M. Djelliout évoquera le manque de place pour cette entreprise qui emploie une quarantaine de personnes, «actuellement nous avons cinq ateliers qui nous permettent de fournir le marché algérien en armoires AC/DC. Nous sommes présents sur sept sites, notamment Biskra, El Eulma, Touggourt, Messerghine et Hassi Bahbah, entre autres», a-t-il signalé, ajoutant que le manque de foncier ne leur permet pas de se développer au-delà.
Un constat déploré par Benloucif Aimen qui précise que «EIS» a déjà fabriqué plus de 1.000 armoires électriques. L’entreprise a un long palmarès dans ce domaine, puisqu’elle a équipé le Tramway de Ouargla sur tout le parcours. Nous avons des capacités allant jusqu’à 4.000 ampères, ce qui nous a permis d’équiper, entre autres, les 700 bureaux de Sonelgaz à Oued Smar et plusieurs hôpitaux», a-t-il souligné, précisant que son entreprise a déjà exporté vers la Suède et quelques pays. Désormais, «on vise l’Afrique», a-t-il conclu.


BMS Electric, le leader incontesté du marché de la moyenne et basse tension

L’autre entreprise présente en force à la foire ‘‘BMS Electric’’ , leader national de la fabrication d’appareillages électriques et accessoires. Créée en 2001, cette boîte privée située à Baba Hassen (Alger) s’est spécialisée dans le produit domestique moyenne et basse tension, et fabrication de lampes LED (BMS Lightenning). Aussi, en l’espace de 22 années d’existence, ‘‘BMS Electric’’ exporte désormais vers 9 pays africains, dont la Tunisie, Libye, Bénin, Sénégal, Mauritanie, Cameroun et le Burkina Faso, expliquent Boudjemaa Med Nazim et Makhzoum Karim, deux jeunes cadres de l’entreprise qui précisent que «l’ambition de cette entreprise, qui emploie plus d’un millier de personnes et fabrique jusqu’à 100.000 pièces/jour, est de devenir leader sur le marché du photovoltaïque».
Dans cette optique, ils ont souligné que les appareillages de ‘‘BMS Electric’’ sont fabriqués selon les normes internationales ISO. «Le contrôle strict de la qualité à toutes les étapes de fabrication nous a permis l’obtention d’un article de qualité garantie pour un minimum de 40.000 manipulations On/Off des interrupteurs et 5.000 entrées/sorties de prises, ce qui garantit les produits de l’entreprise sur une période de 5 ans», ont-ils expliqué, relevant que l’entreprise «est conventionnée avec le secteur de la formation professionnelle pour former les stagiaires et embaucher ceux qui se sont distingués une fois la formation achevée».

‘‘IH Tech’’, l’unique fabricant de batteries lithium en Algérie

Pour sa part, ‘‘IH Tech’’ qui expose avec une large gamme de produits de son savoir-faire se targue d’être le premier et seul fabricant de batterie au Lithium. Pour Bouterfa Mokhtar, son général manager, les premières pièces, qui seront produites dès le début du mois de février 2023, vont permettre à l’Algérie de faire un gain conséquent de recettes en devises. Pour cet ancien cadre de la Sonatrach, qui a fondé son propre entreprise au Canada et préféré rentrer au bout de trente années d’exil, le marché local des énergies renouvelables est très porteur. «Avec les batteries au lithium et les luminaires LED, on propose plusieurs solutions aux collectivités locales pour réduire leur facture d’électricité. «On donne des kits solaires aux zones d’ombre, avec des batteries dont la durée de vie ne dépasse pas les 2 années, alors qu’avec des batteries au Lithium on gagne jusqu’à 10 ans, idem pour les véhicules pour handicapés», a-t-il dit, précisant qu’ «on est les seuls sur le marché à faire des luminaires ajustés en fonction de la demande du client». «C’est une technologie de pointe.»
L’entreprise dispose de trois unités, à Jijel pour l’éclairage public LED, à Tadjenanet (Mila) pour les batteries au Lithium et enfin à Alger pour les kits solaires. Bouterfa révèle que l’entreprise compte se tourner vers le marché africain. Seule ombre au tableau, a-t-il regretté, le Code des marchés publics qui favorise les moins-disants, alors que «souvent, c’est aux dépens de la qualité», souhaitant au passage que les pouvoirs publics se penchent sur cette problématique.

Amel Zemouri

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