
Mohamed Louber, Ancien directeur d’El Moudjahid (membre du Conseil de la nation) : «Une institution... une âme»
« Mon passage à El Moudjahid est une expérience fabuleuse pour moi. J’espère qu’El Moudjahid continuera son rayonnement et son développement à l’heure des nouvelles technologies. Les nouvelles générations du journal doivent s’armer d’engagement pour de projets encore plus ambitieux et innovants. Qu’El Moudjahid continue à inspirer et à motiver les journalistes. Comme institution El Moudjahid contribuera à façonner un avenir prometteur au sein de la sphère médiatique algérienne. »
T. K.
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Ahmed Fattani, ancien journaliste à El Moudjahid et DG de l’Expression : Une «métamorphose nécessaire» et une direction professionnelle
Parmi les figures présentes hier à la célébration du 60e anniversaire, Ahmed Fattani, plume respectée et ancienne figure du journal. Pour M. Fattani, ces retrouvailles ont été un moment de joie intense. « C’est un plaisir de retrouver les vivants », a-t-il confié, avant d’adresser une « pensée particulière pour ceux qui ne sont plus de ce monde mais qui restent dans nos esprits ». « El Moudjahid a formé de grandes générations de journalistes », a-t-il affirmé, soulignant l’importance dans la construction du paysage médiatique algérien. Tournant son regard vers le présent et l’avenir, M. Fattani a exprimé sa pleine confiance en la nouvelle équipe dirigeante. Il a particulièrement apprécié le choix de Brahim Takheroubte à la tête de la direction du journal, le décrivant comme le garant d’une continuité d’excellence. « Une excellente relève à El Moudjahid avec le choix de Brahim Takheroubte et de son équipe, qui est une très bonne équipe de professionnels aguerris », a-t-il déclaré avec conviction. Exprimant une fierté personnelle, il a ajouté avec une sincérité désarmante : « Je peux vous le dire sans aucune forfanterie, je suis fier de lui parce qu’il fait du bon travail ». Il a décrit le passage de « l’ère de l’imprimerie traditionnelle à une nouvelle phase numérique » non pas comme un simple changement technique, mais comme une « métamorphose nécessaire ». Selon lui, cette évolution est primordial pour qu’El Moudjahid fasse face aux défis contemporains et maintenir sa pertinence.
M. M.
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Larbi Timizar, ancien P-DG d’El Moudjahid : «La nouvelle génération a repris le flambeau»
Dans une intervention marquée par la nostalgie et l’optimisme, M. Timizar a d’abord tenu à rappeler que le journal est bien plus qu’un simple symbole. « El Moudjahid a une âme, une histoire qui s’ancre dans la lutte pour la Libération nationale », a-t-il insisté. Au-delà de son rôle d’information, c’est sa vocation de formateur que Larbi Timizar a particulièrement mise en exergue. Selon lui, El Moudjahid doit être considéré comme « une véritable école de journalisme ». « Des accords étaient établis avec les écoles de journalisme, permettant aux étudiants d’être directement encadrés par nos professionnels ». Larbi Timizar a souligné avec fierté que le nombre de ces journalistes, aguerris par leur passage à El Moudjahid, ont par la suite « créé leurs propres journaux indépendants ». Exprimant sa « joie de revoir d’anciens collègues », M. Timizar a porté un regard confiant vers le présent et l’avenir. Pour lui, la mission de transmission, si chère à l’institution, est accomplie avec succès. « La nouvelle génération a repris le flambeau », a-t-il affirmé avec conviction, ajoutant qu’elle « fait du bon travail dans la continuité ».
M. M.
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Mohamed Koursi, ancien directeur d’El Moudjahid : «Un monument médiatique»
« À mes yeux, El Moudjahid est sans équivalent dans le paysage médiatique algérien. Son nom résonne avec force dans l’histoire. Il s’impose non seulement par sa longévité, mais par la densité de son parcours. C’est un journal né dans les maquis, pendant la guerre de Libération nationale. Il a été conçu comme un organe de combat, de résistance face à la machine coloniale », souligne Mohamed Koursi. Et d’ajouter « À l’indépendance, El Moudjahid a ajouté une nouvelle dimension à son combat. Il a documenté, par la plume et par l’image la transformation accélérée de l’Algérie. El Moudjahid a porté la voix des peuples opprimés, bien au-delà des frontières algériennes. Il traduisait dans un langage journalistique puissant l’engagement de l’Algérie pour un monde plus juste, un monde équitable.» Pour M. Koursi, El Moudjahid reste bien plus qu’un simple journal : « C’est la voix de l’espoir, du rêve algérien. Il permet à nos concitoyens, d’ici et d’ailleurs, de continuer à croire en leur pays. Par son histoire, par sa rigueur, par sa capacité à se renouveler, El Moudjahid conserve une place à part dans le cœur des Algériens et dans le paysage médiatique national. »
R. B.
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Zakia Dridi, doyenne des secrétaires d’El Moudjahid : «Les mots m’échappent…»
Connue de tous sous le nom affectueux de «El Hadja», Zakia Dridi est l’une des anciennes figures féminines du quotidien El Moudjahid. Elle commence sa carrière en 1972 au journal Algérie Actualité, avant d’intégrer El Moudjahid vers la fin de l’année 1975, à la suite de la séparation entre les deux rédactions. Elle y restera jusqu’à sa retraite, fin 2016, occupant sans discontinuer le poste de secrétaire de direction. « J’ai intégré El Moudjahid en tant que secrétaire de direction et assistante. J’ai travaillé avec tous les directeurs généraux qui sont venus après mon arrivée. » Présente à la célébration du 60e anniversaire du quotidien, elle se dit profondément émue : « C’est la première fois qu’une telle célébration est organisée. C’est quelque chose de très grand pour moi. L’émotion est immense. Les mots m’échappent pour l’exprimer. » « Je suis vraiment heureuse d’avoir pu retrouver des collègues que je n’ai pas eu l’opportunité de revoir depuis si longtemps. »
K. H.
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Sonia et Meriem, filles de l’ancien PDG Mohamed Abderrahmani : «notre père était une icône du journalisme»
« L’évocation même du quotidien nous replonge dans une certaine nostalgie celle de notre enfance. Le journalisme n’était pas uniquement son métier mais une passion. Il était une icône du métier », ont fait savoir les filles Abderrahmani avant d’ajouter : « Notre père a consacré sa vie à El Moudjahid passant plus de temps au journal qu’à la maison. On le voyait uniquement que quelques heures par semaine. Parfois il terminait le travail à 3h00 du matin. On ne pouvait espérer passer du temps avec lui que durant les week-ends ». El Moudjahid était, poursuivent-elles, toute sa vie. Il était un véritable professionnel de l’écriture se dédiant pleinement à la lecture. « De formation en Sciences sociales, notre papa mettait un point d’honneur à approfondir constamment ses connaissances en économie, en politique et en histoire ». Il pouvait discuter de sujets complexes durant des heures pour produire un article percutant. « Il était, également, exigeant et mettait toujours au défi les journalistes pour qu’ils se surpassent. Notre père était intolérant avec les fautes d’orthographe et de syntaxe. L’écriture devait se faire dans les règles de l’art, cependant, tant sur le plan professionnel qu’humain, ses collègues gardent un excellent souvenir de lui. Il était profondément ouvert d’esprit et généreux », ont-elles conclu.
S. K.