16e session du Comité de développement social de la CESAO (ESCWA) : Mme Mouloudji présente le modèle social algérien

Ph.:B.B
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  • Le 4e Forum pour l’égalité s’ouvrira aujourd’hui, sous la présidence du Premier ministre, Nadir Larbaoui.

La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme a affirmé, hier à Alger, que le pays incarne un modèle social profondément ancré dans les valeurs de solidarité, d’équité et de justice sociale, et mis en lumière les efforts constants de l’État algérien pour renforcer les mécanismes de protection sociale et promouvoir la cohésion nationale. S’exprimant à l’ouverture des travaux de la 16e session du Comité du développement social de la CESAO (ESCWA), Soraya Mouloudji a souligné que le choix de l’Algérie, pour abriter cette session régionale et le 4e Forum pour l’égalité, n’est pas fortuit, mais témoigne du rôle moteur du pays dans la mise en œuvre d’une politique sociale inclusive. «L’Algérie, fidèle à sa vocation sociale affirmée dans sa Constitution et traduite en engagements concrets par le président de la République, s’emploie, sans relâche, à élargir le champ de la protection sociale et à garantir une vie digne à tous ses citoyens», a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que l’approche adoptée par l’Algérie en matière de développement social est globale et solidaire, s’appuyant à la fois sur la gratuité des services essentiels, notamment la santé et l’éducation, les aides directes et indirectes, les subventions aux produits de première nécessité, ainsi que les dispositifs de soutien au logement et à l’insertion professionnelle. La ministre a précisé que la politique sociale nationale s’inscrit dans le cadre des engagements internationaux de l’Algérie, notamment la convention 102 de l’OIT, soulignant que l’Algérie assure aujourd’hui la couverture de l’ensemble des neuf risques identifiés par ce texte de référence. Elle a, par ailleurs, indiqué que plus de 30 millions d’Algériens bénéficient actuellement d’une couverture sociale, précisant que cette protection s’étend également aux membres de la communauté nationale résidant à l’étranger, notamment dans les pays ne disposant pas de systèmes de sécurité sociale obligatoires ou excluant les ressortissants étrangers. «Il s’agit là d’un principe fondamental : l’égalité de traitement entre les Algériens, où qu’ils se trouvent», a-t-elle relevé. Mme Mouloudji a cité la mise en place, en 2022, de l’allocation chômage et de la pension de solidarité, pour plus de 1.5 millions de personnes, qui traduit la volonté de l’État d’alléger la pression sociale. «Ces aides constituent un filet de sécurité essentiel dans la lutte contre les inégalités et l’exclusion», a-t-elle souligné. Sur la question de l’égalité des genres, elle a indiqué que la femme algérienne bénéficie de droits et d’avantages garantis par la loi et consolidés par la volonté politique. Elle a cité l’exemple du prolongement du congé de maternité, avec maintien intégral du salaire, et relevé aussi la stricte égalité salariale entre les hommes et les femmes et des conditions avantageuses pour la retraite. La ministre a rappelé que les pensions et allocations sociales ont connu des augmentations successives depuis 2020, atteignant à elles seules, en 2024, plus de 15 % du revenu moyen des ménages. Elle s’est félicitée, à la fin, de la présence de délégations, issues de 17 pays et de plus de 150 experts internationaux parmi les quelque 400 participants à cette session. Le secrétaire exécutif adjoint de l’ESCWA a, pour sa part, mis en avant le rôle moteur de l’Algérie dans la réflexion régionale sur les modèles sociaux. «L’Algérie dispose d’un modèle social important qu’elle cherche à renforcer et à faire évoluer. Accueillir de telles rencontres est d’une grande importance, pour valoriser cette expérience pionnière et en permettre le partage avec le reste du monde arabe», a-t-il affirmé. Karim Khalil a précisé que l’objectif, à travers l’organisation, à Alger, de ces deux rendez-vous, est de dégager des orientations claires à l’échelle arabe, tout en mettant en lumière les expériences les plus marquantes dans le domaine de la justice sociale.

K. H.

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Région arabe : Les chiffres alarmants de la précarité

La directrice du secteur social à la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO) a dressé un constat, sans détours, de la situation sociale dans la région, précisant que 1% seulement de la population mondiale détient 43 % des actifs financiers, tandis que des milliards de personnes peinent à consulter un médecin, à envoyer leurs enfants à l’école ou espérer une retraite dans la dignité. Dr Mehrinaz El Awadi a insisté sur le fait que ces inégalités frappent également les sociétés arabes, souvent dans le silence et l’invisibilité. S’appuyant sur des données précises, elle a alerté : «Seul un travailleur sur trois contribue à un système de retraite, moins de la moitié des personnes âgées perçoivent une pension, et trois femmes âgées sur quatre vivent sans aucun revenu sécurisé». Elle a, en outre, fait part de la fragilité de l’emploi des jeunes, notant que 85 % des jeunes travailleurs sont employés dans l’informel, sans protection ni filet de sécurité.

K. H.

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