Par : Fayçal Ben Medjahed
Oran va désormais bénéficier d'infrastructures sportives dignes de la deuxième agglomération du pays. Nouveau stade olympique, nouveau complexe nautique et salle omnisports ; rénovation ou réhabilitation d'autres équipements de la ville dans la perspective des 19es JMO, l’État aura mobilisé des moyens financiers colossaux pour l’objectif fixé du 25 juin au 5 juillet 2022. Un pas annonciateur de renouveau des sports en Algérie ? Cela en a tout l'air. Le coup de fouet salvateur de l'équipe nationale de football championne d'Afrique et le récent parcours remarquable de son équipe de handball en Égypte sont raisonnablement rassurants. Et comme par hasard, les JM sont nés à Alexandrie en 1951, en Égypte !
Éloignons-nous un moment de cette époque de boniments immodérés, de charlatans et d'irrespect des services publics, pas d’ailleurs complètement achevée, pour dire qu'il est rare de rencontrer des personnes aussi aimables et aussi claires pour nous présenter les éléments d'information sur l'état d'avancement des travaux considérables entrepris avec la volonté de voir réussir les J.M. d’Oran 2022.
D'abord, Fouad Aissi, responsable de la Direction des équipements publics (D.E.P.) ; ensuite, reçu par Abdelkader Maatallah, ex.entraîneur émérite de clubs, citons le MCO au temps de sa splendeur, aujourd'hui S.G. du Comité d'organisation des Jeux méditerranéens d’Oran 2022, dirigé par un ancien champion de natation, Salim Iles, plusieurs fois médaillé olympique ; et pour finir, un éclairage auprès du service communication. Salim Iles, le directeur général du COJMO 22, annonçait la couleur dès sa prise en charge : «Je considère que notre 19e édition des Jeux méditerranéens à Oran comme une étape pour le renouveau de cette manifestation sportive régionale, qui a relativement perdu de son aura au cours de ces dernières années.» Au niveau symbolique, la date du 5 juillet, qui marquera la cérémonie de clôture des Jeux, coïncidera avec le 60e anniversaire de la fête de l'indépendance et de la jeunesse.
L’expérience des 7e JM d’Alger 1975 a servi
L'Algérie – qui avait déjà accueilli l'édition septième des J. M. à Alger en 1975 – s'est sans doute servi de sa première expérience olympique pour assurer la réussite de ces 19e J. M. à Oran 2022. L'objectif de construction d’équipements sportifs fixé – nouveau stade olympique, centre nautique et salle omnisports d'une part, et opérations de réhabilitation et de rénovation de près de 17 structures de sport, d'autre part – cet objectif a vécu quelques ratés à son lancement officiel en 2010, retards dus sans doute aux «négligences ou défaillances fâcheuses» qui avaient fait à cette époque la Une des journaux. Pénible époque où on vendait l'idée d'un «curieux» développement national comme des petits pains de l'évasion fiscale. Aux «patinages» de départ s'est ajouté, au cours de l'année 2019, le retard dû à la pandémie, celui-là réel et quasi universel, avec le contrecoup du bouleversement du calendrier olympique. Bon an mal an, les principaux édifices sportifs sont sortis de terre à Oran.
Les premiers résultats ? Impeccables et aux normes internationales. Fouad Aissi, directeur de la D. E. P., en est visiblement satisfait et fier. «Après des difficultés au départ, dit-il, nous avons réussi à relever le défi. Ces deux dernières années ont été rudes car la Covid-19 a engendré de forts ralentissements dans nos travaux : arrivées problématiques des matériaux de l'étranger et même d'autres wilayas ; experts internationaux bloqués, fermeture des frontières, ouvriers à l'arrêt sanitaire... A cela, s'ajouta, et c'est compréhensible, l'exigence du respect absolu des normes olympiques internationales sur la base d'un cahier des charges précis, validé d'ailleurs par le Comité international des Jeux méditerranéens. En un mot, aujourd'hui nous pouvons déclarer que nous serons au rendez-vous.»
Les travaux à cadence renforcée
L'engagement des entreprises chargées de la réalisation des infrastructures fait au ministre des Sports en début d'année à livrer les travaux à de nouvelles échéances plus nettes, semble avoir été respecté au moment de notre reportage. Les dates avancées : le 31 mars 2021 pour le stade olympique, le 30 juin 2021 pour le village méditerranéen et le 30 septembre 2021 pour le complexe nautique et la salle omnisports. M. Aissi nous invite à faire le tour des chantiers. Etat des lieux.
Stade olympique
Coût : 15 milliards
Échéance du 31 mars 22 respectée. Terminé. La piste dernière génération installée. Reste le traçage (au 25 avril date du reportage). La phase des essais est en cours ; les éclairages spécifiques, les vidéo surveillance, l'informatique et la communication...
La pelouse hybride installée. Elle est dotée d'un «système d'assistance par ordinateur, dont le programmateur est raccordé à la station météo de l'aéroport international d'Oran par wifi». Stade d’Athlétisme mitoyen : travaux en cours, la date de livraison de la piste d’entraînement, prévue le 31 mai, sera légèrement décalée et réceptionnée au 15 juin.
Au total et pour signaler l'ampleur des travaux entrepris, le nouveau Complexe olympique occupe une superficie de 105 hectares à Bir El Djir (Oran-Est).
Village méditerranéen
Coût : 19 milliards
Situé à 10 mn du Complexe olympique, l'aménagement des blocs d'hébergements est prêt. Le village est doté de 4.322 lits répartis sur 2.281 chambres. Reste l'esplanade extérieure : peinture, voies et réseaux divers quasi finis.
Une piste cyclable a été réalisée entre le village et le complexe.
Infrastructure complémentaire Coût : 8,7 milliards
Échéance : 30 septembre 2021 pour la remise des clés du superbe complexe nautique (3 bassins dont 2 olympiques) et la salle omnisports (6.000 places).
Ces ouvrages d'excellence renforceront le parc des infrastructures sportives national, ouvrant ainsi des perspectives à l'Algérie et «des opportunités d'organiser à l'avenir des manifestations sportives internationales d'envergure» Si l'on considère le rythme actuel des travaux, cela porte à l'optimisme.
F. B. M.
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Comité d’organisation : Des jeux ouverts sur la jeunesse
Comme les circuits politiciens, les coulisses du sport sont parfois inextricables. Et soudain, on ne sait pourquoi naît une fleur sur la marmelade. Les J. M. d’Oran 2022, si tout va bien, pourraient être cette fleur qui fera oublier à la jeunesse, l'espace d'un moment, la Covid-19 tragique. Le Comité d'organisation de ces Jeux veille au grain. Le sport est aussi un remède à la mélancolie. Le point avec le service com.
Les nouvelles infrastructures sportives oranaises, conduites principalement par la Direction des équipements sportifs, et le reste des structures anciennes de la ville en charge des entreprises intervenantes dans le réhabilitation ou la rénovation, bref de leur mise à niveau, constituent des espaces sportifs magnifiques, annonciateurs d'un renouveau possible du sport national. C'est là qu’intervient le Comité d’organisation des Jeux. Il est chargé du suivi technique du déroulement des travaux, mais surtout de l’accueil des délégations sportives, garantir l'hébergement et la restauration, rendre agréable le séjour à Oran des participants ; la vigilance à propos du dispositif sanitaire ; les programmes des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux ; veiller à l'organisation des 24 disciplines sportives retenues et leur planification en liaison avec le Comité olympique national ; les recommandations aux différentes associations sportives associées...
L'ampleur de l’événement a fait émerger l'idée d'impliquer les jeunes en leur offrant une formation à une partie de volontaires et une autre rémunérée ; «ce recrutement, nous dit-on, est fait sur présentation d'un C.V. ou d'un projet greffé aux JMO . Faire partie de l’équipe des volontaires est une opportunité à ne pas rater !» Les Jeux offrent en effet aux jeunes volontaires une chance de profiter de l'occasion et d'acquérir de l’expérience à travers «l’organisation d’un événement international de haut niveau, de rencontrer et de travailler avec des personnes de cultures différentes.»
Culture impliquée, une belle fête et une Ola espérée
La culture n'a pas été omise par le COJMO. Les Jeux graviteront autour d’activités culturelles multiples dans les quartiers : promotion de l'artisanat national, expositions diverses, musiques, en un mot des festivités prévues avant et après les J.M. Afin de donner plus de poids au projet, la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a reçu récemment Salim Iles, président du COJMO-2022 pour débattre de «l'accompagnement de cet événement d'envergure par un programme culturel exceptionnel pouvant hisser la ville au rang de parcours culturel d'excellence».
Mais cela dépendra des réalités sanitaires induites par la pandémie au moment des Jeux. Si tout va bien une Ola magique est espérée. Notre interlocutrice résume : «Tout ce que nous pouvons vous dire, c'est que la fête sera belle !»
F. B. M.
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Infos JMO en bref
- Les athlètes algériens en lice
La préparation des athlètes algériens en lice a pour objectif la performance sportive pour un maximum de médailles.
Le ministère assure le financement des programmes de préparation des 325 athlètes algériens (127 féminins et 198 masculins). Le financement couvre les rémunérations, l’encadrement technique et la couverture sanitaire et la prise en charge des stages à l’étranger de 210 athlètes dans 15 pays différents.
Style de la médaille des JMO
Le designer Marwan Khiat l'emporte
Le concours ouvert du 7 au 21 février dernier aux designers et artistes algériens résidents au pays ou non-résidents, professionnels et amateurs à travers les réseaux sociaux, a été décroché par Mawan Khiat par le vote des internautes et validé par un jury.
- Opération plantation d'arbres
Une opération de plantation de 2.000 arbres, offerts par la conservation des forêts de la wilaya, est en cours de réalisation. Le programme, déjà inscrit dans le projet du marché du Village olympique, cible désormais toutes les infrastructures sportives devant accueillir les JM.
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ANECDOTE DES JM ALGER-75
Finale de football Algérie - France : Le va-et-vient du président Boumediène
A l'occasion des J.M. d’Alger 75, les équipes de football d'Algérie et de France s'étaient retrouvées pour la finale des Jeux M.A. le 6 septembre 1975 au stade 5-Juillet devant près de 75.000 spectateurs.
Côté Fennecs, l'EN, dirigée alors par Rachid Mekhloufi et animée par un Omar Betrouni virevoltant, face à l'équipe de France des J. Fernandez, Castellani, Schaer, Rouyer...
Les deux équipes s'alignent avec solennité et gravité. La Marseillaise n'est pas applaudie, mais n'est pas non plus sifflée. Pour Kassaman, une ovation grandiose fait trembler les gradins.
Match de qualité marqué par l'émotion, mais l'équipe de France mène par 2 à 1 à dix minutes de la fin du match.
Le défunt Houari Boumediene quitte alors le stade pour éviter, on le saura plus tard, de remettre la médaille d'or au vainqueur français. A peine sorti de l'enceinte du stade, l'écho d'une clameur assourdissante le fit revenir. Omar Betrouni venait en effet d'égaliser ! La prolongation se dessinait et, coup de tonnerre, à la toute dernière minute du temps réglementaire, une reprise de tête magistrale du latéral Rabah Menguelti secouait les filets du gardien français ! Boumediene, tout sourire, après un ouf de soulagement, pouvait dès lors remettre la médaille d'or à l'Algérie.
