Le football européen s’apprête-t-il à franchir un cap sans précédent ? Selon des sources concordantes relayées ce jeudi par The Times et l’agence Associated Press, une majorité des membres du comité exécutif de l’UEFA se serait prononcée en faveur d’une suspension de la Fédération israélienne de football des compétitions européennes. Un vote pourrait intervenir dès la semaine prochaine.
Jamais, jusqu’ici, l’UEFA n’avait envisagé une telle mesure contre l’entité sioniste, en dépit de la férocité de la guerre à Ghaza. Mais le contexte géopolitique a radicalement changé. En toile de fond : la reconnaissance par plusieurs Etats de la Palestine. «L’UEFA a mené cette semaine des discussions sérieuses sur le génocide en cours à Ghaza et sur la réponse à apporter», écrit The Times. Selon l’agence AP qui confirme l’information, une nette majorité des vingt membres du comité exécutif soutiendrait désormais une mise à l’écart d’Israël, face à la pression politique et éthique croissante.
Cette décision, si elle venait à être actée, constituerait un tournant majeur dans l’histoire du football européen. Elle interviendrait dans un climat d’indignation mondiale face aux bombardements incessants sur les civils palestiniens, aux violations du droit international et à la paralysie des institutions multilatérales. Le football n’est pas un monde à part. L’UEFA, comme les autres fédérations sportives, doit assumer ses responsabilités éthiques, juge-t-on. La comparaison avec les précédents russes ou sud-africains durant l’apartheid revient souvent dans les coulisses de l’instance, comme l’a d’ailleurs rappelé si bien récemment Eric Contona qui interrogeait sur la politique des deux poids deux mesures des instances footballistiques mondiales.
Au-delà de la dimension strictement sportive, la suspension de la Fédération israélienne aurait une portée hautement symbolique. Elle viendrait s’inscrire dans un mouvement international plus large, réclamant un cessez-le-feu immédiat à Ghaza, la fin de l’impunité israélienne et la reconnaissance pleine de l’Etat palestinien. Le vote attendu pourrait marquer une rupture dans l’attitude jusque-là désinvolte, voire complice, des grandes instances sportives internationales face au conflit israélo-palestinien. Le football va enfin se remettre à tourner rond…
A. A. A.
