
Après avoir annoncé publiquement leur intention de grève, les joueurs de l'Entente de Sétif, sans salaires ni primes depuis plus de quatre mois, sont revenus à de meilleurs sentiments. En effet, les coéquipiers de Kendouci ont repris le chemin des entraînements pour préparer leur prochain match de championnat face au HB Chelghoum Laid. Néanmoins, tout n'est pas rentré dans l'ordre. Les joueurs ont donné un dernier ultimatum à la direction. Après le match face au Paradou AC, ils prévoient de reprendre le boycott, si la situation persiste.
«Nous sommes conscients du danger qui guette le club et des conséquences que notre action peut avoir sur l'avenir de l'ESS. Pour toutes ces raisons et après avoir discuté avec les responsables, nous avons décidé de reprendre le travail. Depuis l'entame de la saison, les joueurs font preuve de patience et de sacrifices. Cependant, le constat est là. Il n'y a aucune amélioration et les choses s'aggravent de plus en plus. Nous sommes à bout. Ça ne peut plus durer. Nous allons disputer les deux prochains matchs du championnat. Après ça, nous allons nous mettre en grève, si rien n'est fait», ont indiqué les joueurs, qui soutiennent par la même le coach démissionnaire, Hossam Al Badri.
De son côté, le technicien égyptien s'est présenté en conférence de presse, en compagnie du DG de la SSPA ESS, Brahim Larbaoui, et du manager général Mourad Delhoum, pour annoncer sa démission. «J'ai été en réunion avec la direction du club durant laquelle j'ai fait part de ma démission. J'avais déjà donné un ultimatum au président Serrar et au directeur général Larbaoui. Je quitte, non sans regrets, l'ES Sétif après le match contre le Paradou AC. Je ne peux pas continuer à travailler dans ces conditions. Le club ne dispose même pas d’un minimum de moyens pour permettre au staff technique et à l'équipe de travailler convenablement. Jamais de toute ma carrière je n'ai vécu une telle situation. Je suis conscient que la direction du club fait tout son possible pour offrir à l'équipe les moyens nécessaires. Mais pour ma part, je ne peux plus poursuivre ma mission. Il ne faut pas se mentir.
Le football est aujourd'hui une question de moyens. La stabilité et les résultats ne suivent pas si vous n'en disposez pas», avait déclaré l'entraîneur.
De leur part, Larbaoui et Delhoum ont mis l'accent sur la nécessaire de sauver le club, en lançant un appel aux plus hautes autorités du pays. Ils ont été rejoints par le collectif des anciens joueurs, à l'image de Bernaoui, Matem, Rahmouni et autre Zorgane, qui ont tenu une conférence de presse pour solliciter l'aide de l'État. De son côté, le président du conseil d'administration, Abdelhakim Serrar, a brandi une fois de plus la menace de démissionner, relatant la situation financière alarmante de l'ESS.
M. S. N.