
À l’image des petits ruisseaux qui alimentent les grandes rivières, les petits métiers, souvent négligés, peuvent paver le chemin vers une économie florissante. C’est dans cette vision que s’inscrivent les décisions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, prises lors du Conseil des ministres de dimanche dernier.
Des décisions qui visent à encourager la famille productive et à la transformer en une véritable force économique. L’objectif affiché par le chef de l’État est de valoriser mais aussi de libérer le potentiel de la femme algérienne, dans le respect des traditions et des valeurs culturelles du pays, en l’intégrant pleinement dans la dynamique économique et politique. Il s’agit de lui offrir les moyens de s’affirmer et de contribuer activement à la construction d’une économie solide, durable et inclusive, et ce, en l’encourageant à créer de la richesse à petite et moyenne échelle.
Il a été ainsi décidé de renforcer le soutien aux femmes entrepreneuses issues de familles productives, en leur offrant les outils, l’accompagnement et les opportunités nécessaires pour appuyer leurs initiatives.
À travers cette stratégie, les hautes autorités du pays entendent transformer ces efforts individuels et familiaux en un véritable tissu économique structuré, capable de peser dans le circuit national et de devenir un acteur influent au cœur de la société algérienne. Il s’agit donc d’un double objectif qui consiste à la fois à veiller à ce que les porteurs de petits projets ou les détenteurs de petits métiers puissent gagner leur vie mais également à faire sortir leurs activités de la sphère informelle. Le secteur informel, longtemps toléré, est en effet aujourd’hui l’objet d’un encadrement progressif, mais ferme, sous l’impulsion du président Tebboune.
Conscient des effets pervers de cette économie parallèle sur les recettes fiscales, la sécurité sociale et la transparence économique de manière plus générale, les hautes autorités avaient lancé au cours de ces dernières années une série de réformes visant à inciter les acteurs de l’informel à intégrer le circuit légal. Parmi les mesures phares, l’on peut citer par exemple la mise en place de guichets uniques pour simplifier les démarches de régularisation, l’exonération fiscale temporaire pour encourager la déclaration volontaire, le conditionnement de l’accès facilité au financement bancaire par la régularisation de l’activité ainsi que l’introduction du paiement mobile et des transactions électroniques pour mieux tracer l’activité économique et lutter contre le cash informel.
Cela n’est pas tout. Dans sa vision stratégique d’une économie forte et résiliente, le président de la République a pris d’autres mesures importantes comme la création du statut d’auto-entrepreneur, qui ouvre de grandes perspectives pour les jeunes Algériens qui voudraient lancer une activité indépendante de manière simplifiée et légale.
Ce cadre juridique flexible constitue une réponse directe aux aspirations de milliers de jeunes porteurs d’idées, souvent freinés par la lourdeur administrative et l’absence de capital de départ. La loi n° 22-23 du 18 décembre 2022, qui établit les règles et conditions régissant l’exercice de l’activité d’auto-entrepreneur, entre dans le cadre de la politique de développement entrepreneurial favorisant la création de richesse et visant à réguler l’activité économique informelle.
C’est dans l’esprit de cette loi que s’inscrit la démarche de régularisation du commerce dit du « cabas », une pratique informelle d’importation et de vente au détail très répandue, qui fait aussi l’objet d’une stratégie d’encadrement. Le président de la République avait ordonné en mai dernier la régularisation globale et définitive de la situation des jeunes pratiquant cette activité en les intégrant dans la sphère régulière du commerce extérieur et en les faisant bénéficier des avantages prévus dans la loi de l’auto-entrepreneur.
L’intégration de ces « mini-importateurs » dans le tissu économique officiel leur offrira un accès à la protection sociale, à la fiscalité adaptée et aux programmes d’accompagnement tout en garantissant une meilleure traçabilité des flux économiques. La stratégie du président Tebboune touche également aux spécificités de la vie économique rurale. Ainsi, dans une démarche d’inclusion sociale et économique, plusieurs programmes ont été mis en œuvre pour valoriser les compétences de la femme rural et soutenir ses projets qui vont de l’art culinaire traditionnel à l’artisanat.
Pour ce faire, des mesures ont été prises pour faciliter l’accès au financement par micro-crédit à taux bonifié, soutenir la création de coopératives rurales et aider à l’exportation des produits du terroir issus de l’entrepreneuriat féminin.
Cette stratégie vise à permettre aux femmes rurales de contribuer substantiellement à la croissance locale, tout en renforçant leur autonomie et leur rôle au sein de la société. En œuvrant à intégrer toutes ces activités économiques, jusque-là invisibles, au cœur du système productif national, le président de la République veut en effet réunir toutes les conditions nécessaires à l’édification d’une économie nationale forte, résiliente et surtout fondée sur l’inclusion, la productivité et la justice sociale.
M. A. O.