
Le rideau est tombé, dimanche soir à Abidjan, sur la CAN de l’hospitalité et de la fraternité. Le pays hôte, pour le moins miraculé, s’est finalement adjugé le sacre, grâce à son succès en finale face aux Super Eagles (2-1). Pourtant, les Ivoiriens ont longtemps été dans le doute durant cette compétition. En effet, humiliés par la Guinée Équatoriale, lors de la dernière journée de la phase des poules (0-4), les Éléphants ont décroché leur qualification pour les huitièmes de finale, grâce au goal-average seulement. Ils ont su rebondir après le limogeage en plein tournoi du coach Jean- Louis Gasset, en faisant confiance à Emerse Fae, un technicien franco-ivoirien. Vainqueurs du Sénégal, tenant du titre, aux tirs au but, les coéquipiers de Franck Kessié ont ensuite écarté le Mali in extremis, pour filer en finale. Dans le carré d’or, ils ont eu beaucoup moins de difficultés à venir à bout du RD Congo, surprise de ce tournoi continental. Ainsi, sans vraiment être la meilleure sélection de cette 34e édition, la Côte d’Ivoire a pu accrocher une troisième étoile à son maillot. À l’exception du jeune attaquant de Brighton Simon Adingra, élu meilleur espoir, Les Éléphants ne figurent dans aucune des statistiques importantes de cette coupe d’Afrique des nations, désignée meilleure édition depuis sa création en 1957. Le titre de meilleur joueur est revenu au défenseur central du Nigeria William Troost-Ekong, tandis que le trophée du meilleur gardien de but a été décerné au Sud-Africain Ronwen William. Avec cinq réalisations, l’Équato-Guinéen Emilio Nsue a pour sa part été désigné meilleur buteur de la CAN. Aussi, le titre de meilleure défense est revenu aux Bafana-Bafana, qui n’ont encaissé que trois buts, et celui de meilleure attaque à la Guinée Équatoriale, auteure de neuf réalisations. En tout, 54 rencontres ont été disputées dans ce tournoi, qui a regroupé 24 sélections. 19 confrontations se sont soldées par un nul, dont trois sur des scores vierges. À cinq reprises, les différents adversaires ont eu recours à la séance de tirs au but pour se départager. 119 buts ont été inscrits et 10 cartons rouges distribués. La Guinée Équatoriale face à la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud contre son voisin namibien ont réalisé les plus gros scores (4-0). Guinée Équatoriale - Guinée Bissau est la rencontre où il y a eu le plus de buts (4-2). Par ailleurs, cette CAN a révélé de manière très significative que désormais il n’y a plus d’écart entre les géants du continent et le reste des sélections. En effet, les nations dites petites ont fait sensation, en bousculant carrément la hiérarchie, à l’image du Cap-Vert, de la Namibie, de l’Angola ou encore de la Mauritanie. De l’autre côté, les équipes favorites ont été surprises dans cette compétition. Le Ghana, l’Algérie et la Tunisie ont été balayés dès le premier tour. Le Maroc, l’Égypte et le Sénégal n’ont pas survécu aux huitièmes de finale. La mise en place de centres de formation, l’exil des jeunes talents en Europe, la récupération de joueurs binationaux ou encore l’installation de jeunes coaches binationaux à la barre technique des différentes sélections ont largement contribué au développement du football africain.
M. S. N.