Une peine de 15 ans de prison ferme requise contre Ould Kaddour : La raffinerie d’Augusta «une atteinte à l’économie nationale»

Le parquet près le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed a requis, hier, à l’issue du procès de l’affaire de la raffinerie d’Augusta, une peine de 18 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 1 million de DA contre l’ancien PDG de Sonatrach, Abdel Moumen Ould Kaddour.

Une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million de DA a été également requise contre l’ancien vice-président du groupe Sonatrach, Ahmed Mazighi. En outre, le parquet a requis une peine de 7 ans de prison ferme assortie d’une amende de 1 million de DA contre le vice-président raffinage et pétrochimie, Abdelhamid Rais-Ali, «considéré comme l’un des responsables décideurs de l’achat de la vieille raffinerie», et Brahim Boumaout qui occupait le poste de directeur Stratégie Planification et Économie, nommé depuis à la tête du projet gazier de Sonatrach à Lima, au Pérou. Les accusés sont tous en détention provisoire.
S’agissant des membres de la famille de l’accusé principal Abdelmoumen Ould Kaddour, le parquet a requis une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 3 millions de DA contre son épouse Anissa O., placée sous contrôle judiciaire, et une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende de 3 millions de DA contre son fils Nassim Ould Kaddour, avec émission d’un mandat d’arrêt international contre lui.
Le procès de l’acquisition de la raffinerie d’Augusta s’est poursuivi hier jusqu’à une heure tardive et a été marqué par les auditions des accusés, des témoins, dont l’ancien ministre de l’Énergie lors des faits, Mustapha Guitouni, ainsi que le représentant de la partie civile, à savoir le groupe Sonatrach. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a relevé les anomalies dans l’achat de la raffinerie d’Augusta en Sicile auprès du groupe ExxonMobil par le groupe Sonatrach à hauteur de 725 millions de dollars. L’expertise a relevé surfacturation et dilapidation de deniers publics. En effet, en raison de la vétusté des installations et du caractère déficitaire de l’usine, Sonatrach a dû s’endetter pour un montant de 250 millions de dollars, dont 100 millions de dollars destinés aux travaux de maintenance. «Cette opération est une forme de colonialisme. On a transféré une somme de 2 milliards de dollars dans le cadre de contrats très flous et avec des conditions qui ne nous permettent même pas de vendre les produits de cette raffinerie à nous-mêmes sans l’aval du groupe ExxonMobil», relève-t-il. Le représentant du ministère public a affirmé qu’il ne s’agit pas d’une opération «ordinaire», mais «il s’agit bel et bien d’un coup asséné à l’économie nationale».
Le procureur de la République a révélé que les enquêteurs ont saisi des bijoux d’une valeur de 1, 5 milliard, ainsi qu’une somme importante d’argent, lors de la perquisition du domicile de l’épouse de l’ancien PDG de Sonatrach, Ould Kaddour. «Elle dit qu’elle est enseignante. Même un recteur d’université ou le ministre de l’Enseignement lui-même ne peut posséder autant de bijoux !» dit-il. Aussi, pour son fils Nassim Ould Kaddour, «les investigations ont révélé un versement de 50 millions d’euros dans son compte, ainsi que sa possession de lots de terrain en Espagne, dont l’origine n’est pas justifiée».            
 
Neila Benrahal 

 

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