
Le procès de l’ancien conseiller à la Présidence Saïd Bouteflika a été reporté hier à l’audience du 23 mai prochain en raison de l’absence de la défense de l’homme d’affaires Ali Haddad.
L’audience a été ouverte vers 10 h par le président du pôle pénal économique et financier de Sidi M’Hamed Kamel Benboudiaf. Dans le box des accusés étaient présents Saïd Bouteflika et l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, en sa qualité de témoin dans cette affaire en tant que directeur de la campagne électorale des présidentielles. En face d’eux, sur l’écran, apparait Ali Haddad, en détention à Tazoult, jugé par visioconférence. Des éléments des unités spéciales de la Gendarmerie nationale à savoir le DSI (détachement spécial d’intervention) assurait la sécurité du box. A l’ouverture du procès, le tribunal a appelé les accusés et les témoins, dont Mohamed Hakem, ancien DG de la chaine Dzair TV. Le juge se tourne vers Ali Haddad pour l’interroger sur sa défense. «Je ne sais pas, ils devraient être présents», répond-il Haddad. De son côté, Abdelmalek Sellal a demandé la parole au tribunal. «Je suis cardiaque et j’ai des soucis de santé. Dans cette affaire, je suis témoin et si possible j’aimerais ne pas assister au procès ,je confirme que je maintiens mes déclarations». Le président de l’audience lui assure qu’il ne sera pas retenu «Juste une demi-heure, sinon vous serez entendu par visioconférence». Le pôle a décidé le renvoi du procès au 23 mai. Cette affaire est en rapport avec l’acquisition d’équipements par l’homme d’affaires Ali Haddad pour le lancement de la chaîne Istimraria TV destinée à faire la promotion du cinquième mandat du défunt président. L’instruction judiciaire a été menée par le pôle pénal économique et financier de Sidi M’Hamed. Suite à quoi, Saïd Bouteflika a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction au même titre qu’Ali Haddad. Ce dernier a expliqué au tribunal avoir prêté le matériel importé à Saïd Bouteflika à la demande de ce dernier. «Je n’ai aucun lien avec cette chaîne. Les équipements importés étaient destinés à Dzair TV. J’ai importé pour 220.000 euros de matériel moderne pour le direct. C’était une année avant la campagne. Le groupe Media Temps voulait créer un studio comme celui de BeIN Sport pour la transmission du championnat et de la coupe. Nous avions l’exclusivité pour huit matches de la Ligue 2 (…). Mais en 2018, il y a eu la crise faute de sponsors et de publicité. On n’avait même pas de quoi payer les salaires», a-t-il déclaré. Rappelons que Saïd Bouteflika a été condamné à deux ans de prison pour «entrave au bon déroulement de la justice et abus de fonction par la chambre criminelle près le tribunal de Dar El Beida.
Neila Benrahal