
L'ambassadeur d'Espagne, Fernando Morán Calvo-Sotelo, a salué, hier, les avancées enregistrées par l'Algérie en matière de lutte contre la violence faite aux femmes grâce à «un cadre juridique des plus progressistes», considérant que c'est «un fléau global» qui touche toutes les populations et sociétés du monde.
«Les violences faites aux femmes se produisent malheureusement partout dans le monde. Il n'y a pas un seul pays qui puisse déclarer être libre de cette atrocité», a-t-il précisé lors d'une rencontre pour la célébration de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Fernando Moràn considère que l'éradication de ce fléau doit être globale, intégrale et multidisciplinaire. «A côté des instruments juridiques concrets comme les lois contre la violence faite aux femmes dont disposent l'Algérie et l'Espagne, doivent s'ajouter d'autres actions et décisions telles que l'éducation, la conscientisation de la société, le travail des médias publics et privés, des autorités, de la société civile et des associations de défense des droits des femmes», a-t-il indiqué.
Il ajoute que «sans cette confluence de volonté, d'efforts et de détermination, les résultats que nous voulons obtenir seront difficiles à atteindre».
Il a relevé que l'Algérie «peut se vanter d'avoir un cadre légal, des services sociaux et de santé favorables à l'élimination ou tout au moins à une forte diminution de cette violence multiforme à l'encontre des femmes».
Il a expliqué que l'Espagne s'est dotée en 2004 de la loi intégrale de lutte contre les violences faites aux femmes. «Ce fut le premier projet de loi approuvé par la totalité des députés et sénateurs dans notre histoire parlementaire et aussi le dernier, car aucune autre proposition de loi n'a jusqu'à aujourd'hui reçu l'appui total des parlementaires», révèle-t-il.
Il souligne que cette loi a été considérée comme un modèle par les Nations unies car elle combine une pluralité d'instruments, de mesures et des programmes.
Pour la première fois, le législateur a considéré que les crimes machistes sont ceux commis par une personne qui a une relation conjugale, sentimentale ou sexuelle. Les présumés délits sont poursuivis d'office même si la victime retire sa plainte. L'ambassadeur regrette le fait que cette violence persiste avec 38 femmes assassinées depuis le début de l'année en Espagne contre 55 en 2019 et 51en 2018. «Un long travail nous attend pour éradiquer ce fléau», conclut-il. Une rencontre débat virtuelle est animée par Mme Nadia Ait Zai, Fadhila Boumendjel Chitour, Amina Izarouken, Hafida Ben Chehida sur la chaîne YouTube de l'institut Cervantes d'Alger.
Kafia Ait Allouache