
On nous affirmait quand on était enfants que planter un arbre équivalait à laisser notre empreinte quelque part et que des années après, cet arbre deviendrait grand et contribuerait à coup sûr à l’équilibre de notre planète. On nous a appris que les arbres sont des êtres vivants qui naissent, grandissent et mettent des années à mourir. On nous a appris aussi que cette longévité dépend des conditions de vie dans lesquelles ils évoluent. Pourtant, des années après, ces mêmes enfants devenus adultes oublient ces leçons de vie et leur comportement avec l’arbre et l’environnement est à la limite de la «violence». Aujourd’hui, notre planète s’essouffle car elle n’a plus les moyens naturels de compenser l’empreinte écologique de l’homme. Le seuil d’alerte est atteint. Les équilibres naturels se révèlent beaucoup plus fragiles que les hommes ne l’ont imaginé pendant des décennies. L’érosion de la biodiversité a atteint un niveau sans commune mesure avec l’histoire de la vie sur Terre. Les journées mondiales de l’Arbre, de l’Eau et de la Météo fêtées les 21, 22 et 23 mars de chaque année sont l’occasion de célébrer l’arrivée du printemps mais aussi de jeter un regard sur ce qu’on peut faire pour sauver un tant soit peu cette nature. C'est aussi souvent l'occasion de sensibiliser les populations en les invitant à planter un arbre afin de limiter les effets de la désertification, d’ éveiller les enfants d’aujourd’hui, éco-citoyens de demain, à l’importance de l’arbre et de la forêt, et permettre un contact harmonieux avec la nature en cette première journée du printemps sachant que quelque 4 millions d’arbres sont chaque année perdus, notamment par les feux de forêt. N’est-il pas, en effet, regrettable d’assister à cette scène désagréable de ce petit garçon qui verse sa limonade à peine entamée au pied d’un arbre sous l’œil indifférent de sa mère ? Que dire de ces adolescents balançant sans vergogne cannettes de Coca-Cola et mégots de cigarettes en plein jardin !
La conscience verte n’existe pas en Algérie
La conscience verte n’existe pas en Algérie chez nos enfants, encore moins chez les adultes. L’éducation environnementale existe pourtant dans le système éducatif et constitue même une composante importante dans les projets renforçant les capacités dans le secteur de l’environnement. Comment expliquer alors le comportement des élèves qui continuent à jeter leurs déchets dans les forêts et à maltraiter plantes et arbustes dans les cours ? L’introduction de l’éducation environnementale dans le système scolaire algérien a été officiellement lancée le 2 novembre 2002 dans sept wilayas-pilotes. L’opération a visé 153 écoles des quatre paliers de l’enseignement fondamental et secondaire dans une première phase dont les cours seront intégrés au même titre que les autres matières au programme scolaire. Par ailleurs, à la même période, il a été également créé un club vert dans chaque école-pilote avec une dotation de matériel pédagogique pour les élèves et les enseignants. Dix ans après, les animateurs de ces clubs et les enseignants devant assurer ces matières continuent d’être formés et perfectionnés. Il faut admettre donc que l’effort est là pour renforcer la prise de conscience dès le jeune âge en s’appuyant sur des méthodes appropriées en communication environnementale. L’émergence d’une conscience verte en Algérie doit, en effet, se transmettre doucement, mais sûrement, des plus grands aux plus petits, mais cela ne doit pas se limiter à l’éducation scolaire. Ce sont les gestes simples de tous et particulièrement des adultes qui doivent inciter et éduquer les plus jeunes à la protection de l’environnement et de la nature. Les parents et la famille sont par conséquent la cellule la plus indiquée pour inculquer cette éducation à la propreté et au respect de son cadre de vie. Un expert dans la protection de l’environnement estime que même les adultes, notamment les parents, ont besoin d’une éducation environnementale pour pouvoir transmettre à leurs enfants des gestes simples comme jeter les ordures où il faut ou ne pas piétiner une plante. Ne dit-on pas que l’arbre c’est la vie ? Il faudrait encore s’en convaincre.
F. L.