El-Maoulid Ennabaoui a une symbolique et un charme bien particuliers pour l'Algérien. L'événement pose son décor, des semaines, avant le jour J. Toute la famille vit à l'heure de ce jour, ancré dans la culture et les mœurs sociales de toutes les couches de la société, à travers les quatre coins du pays.
La naissance du prophète (qsssl) est loin d'être un fait anodin. La célébration de ce jour, avec des bougies, dans chaque pièce, des pétards et autres feux d'artifice, ainsi que des soirées spirituelles témoigne de l'attachement des adultes et des enfants au dernier messager de Dieu qui a propagé l'islam à travers le monde. «El Mouloud» est une grande fête, accueillie par la famille avec du henné, des gâteaux, des plats succulents propres à chaque région à l'instar de la rechta, trida, tlitli, couscous...
Le clou de cette célébration reste bien évidemment le thé à la menthe et l’incontournable «tamina». La fête du «Mouloud» est une occasion pour réunir toute la famille autour d'un plat du terroir, ce qui donne une empreinte festive à l'événement réunissant à la fois l'aspect spirituel, culturel et social.
Il faut dire aussi que de nombreuses familles procèdent, durant cette fête, à la circoncision de leurs enfants. Parés de beaux costumes traditionnels, ce rituel sacré prévoit une cérémonie de henné et des bougies, pour marquer ce jour exceptionnel. Au sud du pays, les festivités, organisées durent une semaine. à Timimoun, des citoyens viennent de toutes les régions en processions, accompagnés des Chouyoukh des ksours, ils convergent vers la zaouïa du Ksar de «Massine».
Chants religieux et lecture du Livre saint sont au programme. C'est dire que la fête du Mawlid Ennabawi demeure un grand événement pour les Algériens qui tiennent à ne pas manquer ce rendez-vous religieux.
Samia D.
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Petite histoire de la fête d’el-maoulid
Tout a commencé par un phénomène astronomique naturel, à savoir le passage sur notre ciel de la comète de Halley qui nous fait coucou tous les 76 ans. Sa fidélité est remarquable depuis la formation du système solaire il y a plusieurs milliards d’années. Cette comète spectaculaire avec son long panache blanc long de plusieurs millions de km de nuages de glaces nous est un peu familière, puisque nous avons pu l’observer le 9 février 1986. Dans sa longue histoire, cette curieuse comète a éclairé le ciel de Bethléem, en Palestine, au cours de la nuit qui a vu la naissance de Jésus fils de Marie. Les astrologues de l’époque figuraient cette comète en une étoile à cinq branches flanquée d’une longue chevelure blonde. On la retrouve sur des pièces de monnaie ou gravée sur la pierre. À l’époque, les manifestations célestes pesaient lourdement sur le destin des rois et des nations. Et que va promettre cet enfant de Marie né dans une étable ? Plus tard, la robe de Marie sera figurée en bleue comme le ciel nocturne et parsemée d’étoiles à cinq branches. La communauté européenne, qui est d’essence chrétienne, a adopté les mêmes symboles pour son drapeau ; bleu avec une étoile dorée pour chaque membre.
À l’apogée de l’empire Byzantin, la naissance de Jésus, fixée tardivement dans la nuit du 24 au 25 décembre par un moine matheux, était fêtée par une figuration de la Comète de Haley dans un festival de feu d’artifice et d’engins de fabrication artisanale pour produire un panache de fumée.
Cette tradition a gagné tout l’empire Byzantin jusqu’en Afrique, c'est-à-dire la zone géographique qui couvre l’actuel Maghreb. L’islam n’a pas interdit cette fête. Mais, au cours du XI, XIIe siècle, un vent de rigueur a secoué notre contrée, imposant l’interdiction de la fête de Noël. Ce nom de «Noël», pas aussi étranger qu’on le pense à notre culture, a donné le terme toujours en vogue de «Nouelette» qui définit tous les produits pyrotechniques actuels. Les premières colères contre cette interdiction on surgi chez les marchands qui comptaient sur cette fête pour gonfler leur revenus. Il va sans dire que l’émotion était forte chez les nuées d’enfants privés de fête. Le mot d’ordre des marchands était «Pas de nouelette, pas d’impôts». La gravité du problème aux lourdes conséquences pour les caisses de l’État a orienté vers une heureuse reconversion en instituant El-Maoulid Ennabaoui Echarif avec tous les artifices issus de la tradition Byzantine. C’est ce qui explique que notre sacrée fête est inconnue dans la péninsule arabique qui n’a pas vécu l’influence de l’Église d’Orient. Pour information, la prochaine apparition de notre comète est prévue le 28 juillet 2061.
R. Lourdjane
