Vieux bâti à Oran, OPGI : Réhabilitation de 35 immeubles

Le directeur du logement d’Oran, Khoukhi Yassine : «3,8 milliards DA pour réhabiliter le vieux bâti»

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Sur 48 immeubles dont les travaux de réhabilitation ont été lancés en 2016, 35 ont été réceptionnés, ont indiqué les services de l’OPGI de la wilaya d’Oran.

Le chantier de trois autres immeubles a été lancé et les travaux sont en cours ainsi que le projet de réhabilitation de huit immeubles. Les travaux des deux bâtisses restantes, qui bénéficient d’une inscription financière, n’ont pas encore été lancés, selon le chargé de communication de l’OPGI.
En souffrance depuis près de quatre années, le grand chantier de réhabilitation de l’ancien tissu urbain à haute valeur architecturale et historique dans la ville d’Oran a repris en 2016. Les études du programme de rénovation de 48 immeubles, confié à l’OPGI d’Oran, ont été à leur tour livrés la même année. Cette opération avait bénéficié d’une enveloppe financière de 200 milliards de centimes qui s’ajoute aux 350 milliards de centimes dégagés pour le programme de réhabilitation de 600 immeubles, lancé en 2012 et dirigé par la Direction de l’urbanisme et de la construction (DUC). Le programme de rénovation du patrimoine immobilier va engendrer une refonte en profondeur du centre-ville, contribuant ainsi à changer son image, à l’embellir et à lui donner plus d’attractivité.
Après un tâtonnement, voire un blocage de plus de trois ans (de 2011 à 2014) dû essentiellement à des contraintes d’ordre contractuel (avenants non effectués dans les délais), les décisions prises et les mesures engagées sur le terrain par les pouvoirs publics ont permis la relance effective du chantier. A ce propos, il y a lieu de rappeler qu’un ex-wali avait installé un comité de suivi et de contrôle de la mise en œuvre des opérations de réhabilitation, composé des représentants des services et organismes techniques intervenant dans cette action. Sur les 48 immeubles inscrits au programme de réhabilitation, géré par les services de l’OPGI, les travaux ont bénéficié, dans une première phase, à 7 immeubles sur la rue des Arcades, au centre-ville.
Pour ce qui est de l’opération gérée par les services de la DUC, portant réhabilitation de 600 immeubles, l’on apprendra que sur les 200 immeubles dont les travaux ont débuté au lancement du projet, 130 ont été achevés et livrés, en plus des 35 autres lancés en 2016. Au total, 550 milliards de centimes ont été dégagés pour ces deux grands chantiers depuis 2012. L’opération des 600 immeubles, lancée entre 2012-2013, a bénéficié d’une l’enveloppe globale de 350 milliards de centimes. Cette inscription financière ne concerne que les opérations centralisées, auxquelles s’ajoute un montant de 200 milliards de centimes dégagé pour le programme mené par l’OPGI.
Amel S.

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Le directeur du logement d’Oran, Khoukhi Yassine : «3,8 milliards DA pour réhabiliter le vieux bâti»

Entretien réalisé par Amel Saher

Le vieux bâti constitue un problème majeur dont souffre la population, en dépit des efforts financiers importants mobilisés par l’État avec 3,8 milliards de DA depuis 2008 pour sa prise en charge. Des programmes sont lancés au profit des occupants des habitations vétustes.
La problématique du vieux bâti est toujours au cœur de l’actualité. Le 10 janvier dernier, il y a eu l’effondrement d’un immeuble au secteur urbain Sidi El-Bachir. Le directeur du logement, Khoukhi Yassine, a indiqué que 600 immeubles sont classés dans la catégorie rouge.

El Moudjahid : Quelle est la situation actuelle du vieux bâti dans la wilaya ?
Khoukhi Yassine : Le vieux bâti à Oran se divise en deux catégories, dont la première est classée rouge. De prime abord et sous l’égide de la wilaya, nous avons établi un premier travail, en collaboration avec le Centre d’expertise et de diagnostic portant établissement d’une base de données. Dans ce sens, un premier travail visant à identifier les blocs à classer dans la catégorie rouge a été établi. Sur un nombre de 698 immeubles inspectés par les services de la CDE en collaboration avec leurs homologues de l’OPGI et l’AADL, 600 immeubles ont été classés dans la case rouge. L’opération se poursuit sur la base d’un marché conclu entre le CDE et le directeur de l’urbanisme, pour un montant global de 24 millions DA. Cette enveloppe est destinée à réaliser un balayage total du tissu du vieux bâti dans la wilaya.

Quels sont les quartiers les plus touchés par cette problématique et les actions prioritaires ?
Cela touche en grande partie et en premier lieu la daïra d’Oran, ensuite Arzew, où 11 immeubles ont été recensés. Le travail se poursuit pour les autres immeubles classés soit dans les catégories orange 3 ou orange 4, vert 1 ou vert 2 ou bien concernés par des opérations de confortement et de réhabilitation. Ces dernières sont gérées par l’OPGI via un fonds du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, la Direction de l’urbanisme sur trois opérations PSD et inscrites à l’indicatif du wali, datant de 2008, 2009 et 2012.
Sous l’égide du wali, nous avons déblayé le terrain en dégageant un solde restant pour prendre en charge 14 grands immeubles supplémentaires. Cela concerne principalement le vieux bâti du centre-ville de la commune d’Oran. Sur un solde de 1,3 milliard DA, nous avons pu prendre en charge 14 immeubles, pour un coût moyen variant entre 60 et 90 millions DA pour chacun. Les travaux concernent les parties communes, le traitement des façades, l’étanchéité et notamment quelques dalles.
Les cahiers des charges ont été établis et examinés par la commission de wilaya et ont fait l’objet d’un avis favorable sous réserve et qui sont en cours de traitement. Suite à quoi, les avis d’appels d’offres seront lancés. Actuellement nous sommes en train de prendre en charge les points noirs qui peuvent être réglés sur la base du solde et qui nécessitent une action urgente, sans pour autant aller vers la demande d’inscription d’une autre opération. En parlant d’urgence, là, je vise les situations marquées par deux aspects d’ordre public et sécuritaire et l’état physique de la structure. Il y a un autre aspect qui est d’ordre financier.
De façon générale, nous essayons constamment d’équilibrer entre les trois opérations en prenant en compte les doléances et les besoins de chaque situation. A titre d’exemple et pour le prochain trimestre, nous allons essayer de prendre une partie des ascenseurs qui constituent un grand problème pour un nombre important de vieux bâti. Au lieu d’injecter 4 à 5 milliards de centimes au profit d’une seule façade, on peut orienter une partie de l’argent pour prendre en charge les ascenseurs en panne d’un nombre d’immeubles à grand gabarit 1+14 ou 1+15.

Qu’en est-il de la situation actuelle du tissu urbain classé dans la catégorie rouge et quel est le plan d’action ?
Ce problème n’est pas spécifique à la wilaya d’Oran qui figure en 3e ou 4e position avec 600 immeubles classés rouge. Le wali vient d’installer une commission mixte composée des représentants de chaque structure concernée, notamment les daïras, les services de sécurité et la Protection civile. Sa principale mission et d’entamer une opération de recensement des immeubles.
Ceci vise en premier lieu à vérifier et valider le travail effectué par le CDE, en second lieu à recenser ce qui est occupé à travers le nombre de ménages assujettis à cette opération et à quelle date. Concernant l’approche actuelle, sous l’égide du wali, nous effectuons des ponctions sur des programmes RHP en cours.
Il est question aussi d’inscrire un autre programme qui réponde aux besoins propres du vieux bâti ou bien le phénomène des constructions illicites qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Rien que dans la commune d’Oran, plus 55.000 ménages occupent des bidonvilles. Pour les situations les plus urgentes, elles sont gérées par le décret 08-142, qui accorde, dans son article 9, au wali, une dérogation pour effectuer des ponctions sur des programmes en cours pour le relogement des familles en situation d’urgence. Il y a aussi le décret 15-19 qui, dans sa dernière section (chapitre 5) traite de la question du vieux bâti et parle de la nécessité d’implication des communes, entre autres dans le diagnostic et la prise en charge ainsi que le relogement.

Quelles sont les dispositions prises ou envisagées pour empêcher que les immeubles menaçant ruine évacués ne soient squattés ?
Il s’agit là d’une véritable problématique. Cela résulte d’un nombre de facteurs. Dans certains cas, il n’y a pas eu de démolition, dans d’autres où la bâtisse évacuée est un bien privé qui devrait faire l’objet d’une mise en demeure par l’APC en vertu des textes en vigueur. Un immeuble vétuste classé rouge ne devrait pas être assujetti à location car cela met en danger la vie des locataires. Un autre élément concerne l’organisation de l’opération. Parfois, juste une partie des occupants est relogée.

Quelle est l’enveloppe globale dégagée par l’Etat pour prendre en charge le vieux bâti ?
Cinq opérations gérées par l’OPGI et la DUC ont bénéficié à 659 immeubles de 2724 logements pour un montant global de 3,8 milliards DA depuis 2008. Cela n’inclut pas le compte d’affectation spécial, alimenté annuellement pour l’entretien des immeubles.
A. S.

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