Ghardaïa : les enseignes de magasins à rénover ?

C’est l’ébullition parmi les commerçants du cœur commercial de la vieille ville de Ghardaïa. Des travaux sont entamés par l’APC de Ghardaïa sur les façades sans qu’ils ne soient consultés.

une longue correspondance, de deux pages, datée du 10 septembre 2025, a été adressée au wali de Ghardaïa, au président de l’APW, au médiateur de la république, au chef de daïra, au P/APC, au directeur du commerce, au directeur des travaux publics et au secrétaire national et coordinateur de wilaya de l’union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).

Des commerçants ont dénoncé les travaux entamés par les services de la commune de Ghardaïa, devant et sur les façades de leurs locaux commerciaux sans les avoir consultés. Tous les commerçants des deux côtés de la longiligne rue Chahid Aïssa-Amieur, de celle parallèle à la rue Kacem-Belaâdis, tout autant que ceux de la grande place de Cheikh Ba Elhadj refusent que l’on touche à leurs locaux. «Nous refusons ces travaux qui n’ont aucun sens et qui ne ramènent rien de bon. Ghardaïa est une ville commerçante et nous sommes des commerçants de père en fils. C’est à nous de savoir ce qui peut apporter une plus-value à notre environnement commercial», note un commerçant. Un autre renchérit : «l’erreur est celle d’avoir entamé des travaux sur la place de la Révolution en la détruisant totalement pour la remplacer par un monument. Nous opposons un refus catégorique à cette idée, car à voir ce qui est advenu des monuments érigés à Souk Lahat et sur la place du vieux marché avec les amoncellements de détritus, de gravats et de déchets. il est hors de question de reproduire le même décor devant les magasins.»

D’autres poursuivent : «nous refusons qu’on touche à nos façades et à nos enseignes. Elles sont esthétiques et il n’y a rien à leur reprocher. Pourquoi uniformiser toutes nos façades ? Même l’office de la protection et de la promotion de la vallée du M’zab (OPPVM) n’a jamais eu cette idée !» Nous avons essayé à plusieurs reprises de joindre le P/APC mais sans succès. Mustapha Soussou, le secrétaire national et coordinateur de wilaya de l’union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) de la wilaya de Ghardaïa, par le biais d’une correspondance datée du 14 septembre 2025, a demandé au wali d’ordonner le gel de ces opérations et d’entamer une discussion avec les commerçants et leur représentant pour décider collégialement de ce qui est le plus à même de contribuer au développement de la ville à travers sa vitrine essentielle qui est le commerce.

«Nous avons depuis plus de dix ans demandé aux autorités de déplacer les grossistes de la ville vers El Atteuf. Ça aurait permis de désengorger une grande partie du poumon de la vieille ville de Ghardaïa. L’assiette existe, il ne manque que la décision des pouvoirs publics.».

L. K.

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Le souvenir des crues de 2008 toujours présent

Dix-sept ans après la catastrophe, les images apocalyptiques de la terrible crue de l’Oued M’zab, balayant tout sur son passage, restent gravées dans la mémoire collective de la population locale. Les pluies ont débuté le soir du 30 septembre 2008 et rien ne laissait présager la catastrophe du lendemain. Même les services météorologiques ont été pris au dépourvu. Aucune alerte météo n’a été lancée alors que c’est un BMS (bulletin météo spécial) qui devait être diffusé. La population a été prise au dépourvu lorsque tôt dans la matinée du 1er octobre 2008 (jour de l’Aïd El-Fitr), des pluies torrentielles se sont abattues sur le Nord de Ghardaïa, lieu des bassins versants, déversant ainsi des millions de mètres cubes d’eau pluviale dans l’oued M’zab. En quelques heures, neuf des treize communes de l’époque (trois d’entre elles, après découpage, font désormais partie de wilaya d’El Menéa), ont été submergées par les flots des très fortes et incessantes intempéries qui s’abattaient sur la région. La vallée du M’zab, bassin naturel de réception des eaux de trois principaux affluents (Oued Labiod, l’Oued Laâdhira et Oued Laghrazil), ainsi que des affluents de moindre importance, tels les oueds Touzouz, N’tissa et Areghdane, se découvre des conséquences tragiques, tant en pertes humaines qu’en dégâts matériels. De Daya Ben-Dahoua en amont en allant vers El-Atteuf en aval, lieu de l’exutoire de l’Oued M’Zab, sur une distance de près de 20 km, le torrent de l’Oued M’zab n’a cessé de grossir le long du parcours par les eaux venant de tous bords et côtés, charriant sur son passage arbres, animaux, mobilier urbain, engins et voitures. Le bilan est très lourd : 43 morts, dont 15 femmes, 4 disparus et 86 blessés. Devant l’ampleur des dégâts causés, la région inondée composée de neuf communes (Daya Ben Dahoua, Ghardaïa, Bounoura, El-Atteuf, Métlili, Seb-Seb, Zelfana, Guerrara et Berriane) a été classée zone sinistrée et un plan d’action a été mis en place par les pouvoirs publics. Pour répondre à l’urgence de la situation chaotique, les pouvoirs publics ont décidé la réalisation de chalets pour la prise en charge des sinistrés et la construction, dans le cadre d’un programme d’urgence, de 2.000 logements sociaux locatifs et 3.000 logements ruraux. Pour le vieux Harzallah, qui avait perdu lors de ces inondations plus d’une centaine de têtes d’ovins et de caprins, «les images de cette catastrophe sont toujours gravées dans sa mémoire ; elles sont indélébiles».

L. K.

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