Les zones humides sont des terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire. La végétation, quand elle existe, est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l'année.
La wilaya de Tiaret compte des zones humides temporaires classées Ramsar, telles que Chott Chergui, Ain Saouss, Ain Tidas et Daya El Khadra, dans les régions de Sidi Abderrahmane et Chehaïma et les zones humides artificielles, comme le barrage Bougara, et les retenues collinaires et certains plans d’eau.
Selon un cadre de la conservation des forêts d’autres zones humides naturelles permanentes ont été découvertes récemment dans les régions steppiques comme Ain Souane au sud-ouest de la wilaya et Oued Touil à Zmalet l’Emir Abdelkader. Les oiseaux d'eau sont un élément particulièrement attractif et important, du fait de leurs migrations sur de longues distances, et de leur potentiel comme indicateurs de l’état et de la valeur des zones humides.
Ces lieux sont propices pour une cinquantaine d'oiseaux d’eau dont les plus importants sont les limicoles, à savoir l’échasse blanche, l’avocette élégante et le gravelot à collier interrompu, le tadorne, le flamand rose. « Pendant la saison d’hivernage, nous recensons habituellement 50 espèces aviennes qui du point de vue nombre important sont le grand cormoran, la grue cendrée et les grèbes : le grèbe huppé et le grèbe castagneux », dira notre interlocuteur. La végétation entourant ces deux plans d’eau artificiels est de type crucifères très adaptée à ce type de milieu salinisé par les chlorures de magnésium. Le nombre d'oiseaux migrateurs est en nette régression. Cette baisse significative a été attribuée à plusieurs facteurs environnementaux et humains. Selon des experts forestiers de la région, la régression d’un milieu humide peut résulter d’une initiative privée (drainage, remblaiement, plantations), mais aussi de la mise en œuvre d’une action publique comme le creusement d’un canal, l’intensification de l’agriculture, la déprise et boisement de terres agricoles, l’aménagement des cours d’eau, l’extraction de matériaux. Le braconnage des oiseaux migrateurs, le bruit et la prolifération de déchets, ont également perturbé les oiseaux et leur ont causé des difficultés supplémentaires pour se reproduire et se nourrir.
Ces constatations soulignent l'importance de la conservation des écosystèmes naturels, en particulier des zones humides, pour la préservation des oiseaux migrateurs. Il est essentiel de sensibiliser le public à l'importance de ces espèces et de mettre en œuvre des mesures de protection plus efficaces pour prévenir le braconnage et réduire les perturbations humaines dans les zones de reproduction et d'alimentation des oiseaux. Il est également crucial de prendre des mesures pour atténuer les effets de la sécheresse sur les réserves d'eau, en explorant des solutions telles que la gestion durable des ressources en eau et la promotion de pratiques agricoles respectueuses de l'environnement.
S. M. N.