De notre bureau : Fouad Daoud
Le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique œuvre pour la concrétisation de l’objectif fixé par le président de la République pour le secteur, à savoir une augmentation de la contribution de ce dernier au PIB.
Cette contribution qui est actuellement de 5 % devra passer à 15 %. Ce qui ne peut être réalisé que par une augmentation de la production, une diversification des branches d’activités et une plus grande compétitivité des entreprises du secteur. Parmi les options choisies par le ministère, qui a lancé un vaste programme d’identification des potentialités nationales dans ce domaine, la stratégie des clusters figure en bonne place. Cette stratégie, qui a adopté dans le cadre du plan Padica lancé en collaboration avec l’Union européenne, s’articule autour du regroupement des entreprises par région et par secteur.
Justement plusieurs régions comme Oran pour l’automobile, Constantine pour la mécanique et Bordj Bou-Arréridj comptent plusieurs opérateurs spécialisés dans le même domaine. Cette caractéristique peut être exploitée pour faire, grâce à la concurrence, baisser les coûts de production et avoir une hausse des bénéfices selon le ministère qui en veut pour preuve les performances des clusters allemands. Ceux-ci, qui sont eux aussi attachés à des régions situées dans ce pays européen, sont les fers de lance des progrès enregistrés.
Les PME allemandes n’auraient pas à faire face aux exigences du marché international si elles ont agi en solo expliquent les experts du ministère qui voudraient rééditer cette expérience et ses résultats bien dans nos régions, dont Bordj Bou-Arréridj a reçu leur visite.
Comme l’a expliqué M. Rahla Abdelkader, un de ces experts avec le docteur Marz et le professeur Belmihoub ex-ministre, la wilaya regroupe le plus d’entreprises qui fabriquent le même produit en Algérie.
Si elles travaillaient ensemble elle pourrait devenir plus fortes et avec elles l’économie nationale. Encore faut-il qu’elles adhèrent au programme comme l’a indiqué le même expert qui trouve dans la disponibilité des autorités locales, à leur tête le wali de la wilaya M. Kamel Nouisser, un facteur qui rassure.
En effet le wali de Bordj Bou-Arréridj, qui a assisté à la rencontre entre les deux parties, a insisté sur l’intérêt de cette initiative pour le renforcement du statut de la wilaya en tant que pôle industriel et des retombées d’une telle option en matière de créations d’emplois et de richesses.
Le président de la Chambre de commerce et d’industrie des Bibans, qui a apprécié la sortie du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, a espéré un accompagnement des opérateurs pour atteindre les objectifs fixés non sans rappeler les contraintes qu’il faut traiter pour soutenir l’appareil de production local.
Autant dire que l’initiative a reçu un écho favorable. Il reste cependant à aller au détail avec les opérateurs pour déterminer les formes de regroupements, les mécanismes à installer pour une coopération efficiente et les résultats à prévoir pour situer l’évolution du programme.
En toute cette sortie du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, qui vise par la même occasion la relance du secteur, inscrit ce dernier dans un sillage international pour avoir le même rendement pour notre économie. Si les Allemands ont réussi pourquoi pas nous, si nous utilisons les mêmes moyens.
Naturellement beaucoup de changements sont nécessaires dont ceux liés aux mentalités qui doivent être au diapason de la nouvelle donne.
Outre le regroupement, la nouvelle organisation prévoit des activités qui n’existent pas pour le moment telles que la formation, la recherche et le développement, le contrôle de la qualité et même les achats groupés.
Rappelons que la notion de cluster est apparue en 1890 en Angleterre. Les entreprises anglo-saxonnes du textile y ont vu la seule voie possible pour sortir du marasme et réaliser des bénéfices avec les résultats que l’on sait.
Elles ont fait de ce pays un géant dans ce domaine même à l’international. Edifiant.
F. D.
