Un Algérien raconte sa participation à la caravane «Somoud» : «je reviens d’Egypte»

Ramdhane Youcef Taâzibt, cadre du Parti des Travailleurs (PT), a participé à la caravane internationale «Somoud» (Résistance), dont l’objectif était de rejoindre Rafah, à la frontière égypto-palestinienne, pour exiger la levée du blocus imposé à Ghaza.

Il revient dans ce témoignage sur ce périple. «J’ai répondu à l’appel lancé par plusieurs ONG internationales pour participer à cette marche mondiale. Notre but était clair : dénoncer le blocus criminel qui tue le peuple palestinien à Ghaza par la faim, la soif et l’absence d’aides humanitaires.
Des centaines, voire des milliers d’Algériens se sont mobilisés, aux côtés des autres citoyens venus du monde entier, pour stopper ce génocide inédit, relayé en direct par les médias et les réseaux sociaux.»
Pour rejoindre l’Égypte, deux itinéraires étaient possibles pour les Algériens : «La voie terrestre, traversant l’Algérie, la Tunisie et la Libye, ou la voie aérienne.
La caravane terrestre a été bloquée à la frontière libyenne orientale, sous contrôle des forces de Haftar. J’ai choisi de prendre l’avion». Notre interlocuteur évoque de grandes difficultés, une fois arrivé en Égypte. «J’ai pu entrer en Égypte le 12 juin, avec environ 150 à 200 Algériens. Le comité international d’organisation avait prévu une marche pacifique de 50 kilomètres sur trois jours, à partir du 13 juin, depuis la ville d’Al-Arich. Mais les autorités égyptiennes ont érigé des barrages, notamment à 20 kilomètres d’Ismaïlia et stoppé notre progression.»
Il raconte ensuite les difficultés rencontrées : «Certains participants ont été contraints de retourner au Caire, d’autres ont été expulsés. Ceux qui sont restés aux barrages, dont moi-même, ont organisé des sit-in sous un soleil de plomb, rassemblant des centaines de personnes venues du monde entier. Mais la police est intervenue et nous avons été forcés de rebrousser chemin». Malgré l’échec de la marche vers Rafah, Taâzibt considère que «la mission est accomplie», expliquant que «grâce aux réseaux sociaux, nous avons pu diffuser nos slogans et nos revendications, et faire entendre la voix de millions de citoyens à travers le monde. Nous espérions tant pouvoir approcher Rafah, pour que les habitants de Ghaza entendent nos cris, sachent qu’ils ne sont pas seuls, que les peuples, les travailleurs et les jeunes du monde entier sont avec eux.»
Après son retour au pays, le cadre du PT tient à remercier le personnel diplomatique établi en Egypte : «Je rends un hommage appuyé à la représentation diplomatique algérienne en Égypte. Dans ces moments difficiles, elle a été à la hauteur, apportant une aide diplomatique, matérielle et alimentaire à tous les Algériens, soutenant sans relâche ceux qui étaient bloqués ou subissaient des pressions et des interpellations.»

Y. Y.

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