Les réseaux propagandistes du Makhzen et leurs relais redoublent de férocité contre l’Algérie : L’intox à plein régime

Une fois de plus, les réseaux propagandistes du Makhzen et leurs relais médiatiques en Hexagone, appuyés par une cohorte bruyante de trolls numériques, se donnent la main pour orchestrer une campagne de dénigrement visant directement l’Algérie. Une campagne qui est menée non pas sur le terrain diplomatique ou économique, mais plutôt sur celui du patrimoine culturel, cher au peuple algérien. Pour ce faire, les sbires du Makhzen utilisent comme munitions le couscous, pilier millénaire de la cuisine algérienne, qu’ils veulent s’approprier, à travers une offensive savamment déguisée sous des attaques ciblées contre le ministre de la Communication, Mohamed Meziane.
Ainsi donc, une déclaration du ministre devant les membres du Conseil de la nation, sortie de son contexte et pourtant bien documentée, a suffit pour provoquer un déchaînement médiatique d’une rare violence, où des titres français comme Marie France se font les porte-voix zélés d’une propagande bien huilée d’un Makhzen aux abois. Sous couvert de dénoncer un soi-disant «nationalisme culinaire», ces relais médiatiques cherchent à légitimer, par le doute et la dérision, les visées d’appropriation culturelle du voisin de l’Ouest. Car, ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas ici de gastronomie ou d’un débat d’historiens sur les origines du couscous, mais bel et bien d’un combat idéologique. Il s’agit bien d’une guerre douce, mais persistante, qui vise à rogner pierre par pierre les éléments constitutifs de l’identité algérienne. Le couscous, dans sa diversité de recettes d’Est en Ouest, du Nord au Sud, ainsi que dans sa forte symbolique sociale et familiale, a une particularité bien algérienne. Ce plat ancestral, devenu patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO en 2020, est enraciné dans nos traditions, transmis de génération en génération, porté par une mémoire collective vivante dans chaque région, dans chaque localité et dans chaque foyer algérien.
Des livres entiers ont été consacrés à l’histoire et aux origines de ce plat qui fait baver le voisin de l’Ouest. Parmi les ouvrages de référence, il y a Le couscous, racines et couleurs d'Algérie, écrit par Yasmina Sellam. Fruit d’une longue et minutieuse recherche documentaire, cet ouvrage de 120 pages remonte le fil de l’histoire du couscous, de l'Antiquité à nos jours, selon la fiche de lecture qui lui a été faite en mars dernier par l’agence APS.
En effet, cet ouvrage apporte des éléments d’éclaircissements sur ses origines, la matière première pour sa fabrication, ainsi que les techniques et les ustensiles de roulage. On y trouve, entre autres, les écrits de l’auteur et voyageur andalou Léon l'Africain, de son vrai nom Hassan Al Wazzan (1495- 1555), de l’historien français Jean Bottéro (1914- 2007) et de Denis Saillard, historien français spécialisé dans les cultures gastronomiques.
D’ailleurs, la forte probabilité de l’origine algérienne du couscous a été mise en avant par Denis Saillard, en s’appuyant sur des références archéologiques et historiques qui font mention de la Numidie, connue pour ses exportations de céréales (le blé dur et l’orge), qui servent à la fabrication du couscous, vers Rome notamment. Autrement dit, le couscous ne pouvait voir le jour que là où l’on produit abondamment la manière première qui sert à sa fabrication. Aussi, cet ouvrage a fait état des travaux de l’ethnologue français Marceau Gast (1927- 2010), qui a mené des études sur les habitudes et pratiques sociales et culinaires des habitants du Sahara algérien, notamment les Touareg de l’Ahaggar, dans les années 1960. Ainsi, en se référant aux études de M. Gast, Yasmina Sellam suggère dans son livre que «les Zénètes du sud-ouest de l’Algérie seraient les créateurs du couscous».
Mais ce qui prime pour les scribouillards à courte vue et les agitateurs du clic, ce n’est pas l’histoire et la rigueur des recherches, mais plutôt le narratif à servir, celui d’un «Makhzen rayonnant», qui fait de l’Algérie une cible à abattre par tous les moyens, même les plus ridicules.
Il faut dire que ce nouvel épisode d’attaques contre l’Algérie s’inscrit dans une stratégie systématique du Makhzen, qui cherche à s’approprier tout ce qui peut rayonner dans le patrimoine algérien, en allant du Raï, genre musical né dans l’ouest algérien, au Kaftan, en passant par le Zellige et bien sûr des gâteaux traditionnels, tels que Dziriette.
Ces tentatives répétées visent, en effet, à redessiner l’héritage maghrébin, à la faveur d’une hégémonie culturelle marocaine, quitte à effacer l’empreinte algérienne dans les esprits au niveau international. Car à défaut de pouvoir rivaliser sur le terrain des principes ou des résultats, le Makhzen se tourne vers une bataille symbolique, où chaque plat, chaque chanson, chaque vêtement devient un champ de bataille. Cette volonté d’appropriation est loin de relever du folklore ou du simple marketing touristique. Elle traduit plutôt une ambition expansionniste d’un autre ordre, plus insidieuse, plus pernicieuse, qui est celle de faire de la culture un levier d’influence géopolitique.
Et c’est précisément ce qui rend cette campagne si dangereuse, car au-delà de l’attaque contre un ministre, c’est l’Algérie, dans sa diversité, sa cohésion, son unité et son authenticité, qui est visée. Une Algérie jalouse de sa souveraineté, forte de l’indépendance de sa décision et respectée pour ses positions et les valeurs qu’elle défend.
Par ces tentatives de semer le doute ou de diminuer de l’importance des prises de position algériennes, le Makhzen et ses relais zélés cherchent vainement à porter atteinte à l’image de l’Algérie, à la grandeur de son histoire millénaire et à sa crédibilité.
Cette stratégie de tension permanente à l’égard de l’Algérie et de ses symboles vise à amener le voisin de l’Est à «réviser» sa position de principe sur la question de la décolonisation du Sahara occidental, qui est, rappelons-le, conforme au droit international, à la Charte des Nations unies et aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les allusions perfides, les sous-entendus venimeux et les insinuations malintentionnées visant des symboles de l’Algérie relèvent davantage du fantasme que de la réalité. Ces attaques s’effondrent d’elles-mêmes, car elles puisent leur force dans le seul imaginaire trouble de leurs auteurs.

M. A. O.

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