L’agence onusienne, aussi ancienne que le traumatisme palestinien, doit sa création à une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, en 1949, lui confiant le mandat de fournir une assistance humanitaire et une protection des droits des réfugiés palestiniens, dont le très politique «droit au retour».
Le dossier des réfugiés palestiniens, un des aspects les plus dramatiques de l’occupation sioniste, est confirmé comme une priorité internationale majeure, du moins c’est ce que laisse comprendre l’adoption, vendredi, de sept résolutions spécifiques par l’Assemblée générale de l’ONU.
Parmi les textes, une résolution souligne la nécessité vitale de poursuivre les activités de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), déjouant ainsi un plan israélien visant sa disqualification.
La reconduction de son mandat est soumise au vote de l’instance suprême de l’ONU, une fois les trois ans. Au fil du temps, elle est devenue un enjeu axial dans la guerre acharnée que mène l’entité sioniste pour la modification en profondeur des paramètres démographiques en territoires occupés ; enjeu qui s’est transformé en obsession depuis le déclenchement de la guerre génocidaire, en octobre 2023, contre Ghaza.
L’Office subit, en effet, une campagne de délégitimation qui a conduit à une interdiction formelle de ses activités par l’administration sioniste, au mépris du droit international. L’UNRWA voit également son portefeuille donateurs se rétrécir sous la pression des alliés occidentaux de l’entité sioniste, sur la base d’accusation d’affinités poussée avec la résistance palestinienne, pourtant formellement démentie par les enquêtes.
L’Assemblée générale a donc décidé de proroger son mandat jusqu’au 30 juin 2029, avec appel pressant aux donateurs de soutenir la réponse aux besoins croissants, en particulier dans le la bande de Ghaza, où la crise humanitaire persiste malgré deux longs mois de cessez-le-feu. L’Assemblée générale dénonce par ailleurs les lois restrictives entrées en vigueur en janvier 2025, et portant interdiction des activités des agents liés à l’UNRWA, dont le plan de charge et les prestations bénéficient à près de 6 millions de réfugiés palestiniens enregistrés et éparpillés dans la région (Jordanie, Syrie, Liban et territoires occupés). Intervenant devant la Quatrième Commission de l’ONU, M. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, a rapporté l’état d’épuisement des équipes engagées sur le terrain, après deux années d’enfer vécues à Ghaza.
L’agence, pour rappel, a perdu près de 300 de ses éléments dans le contexte de la guerre génocidaire, souvent des autochtones engagés dans l’action d’assistance aux populations, dont des médecins, des enseignants et des administrateurs. Ce lourd tribut n’empêche pas le renouvellement de l’engagement de l’agence, assure son premier responsable, soulignant, à juste titre, que tout plan de règlement ne saurait se passer de l’apport stratégique de l’Office. «Il faut, maintenant, que ce vote se traduise par un véritable engagement et des ressources adéquates, pour garantir le respect du mandat», espère M. Philippe Lazzarini. Mais il semble bien que l’entité sioniste est décidée à poursuivre la sale guerre contre l’agence.
Hier matin, un communiqué de l’Office onusien a rapporté que des policiers israéliens ont fait irruption dans ses locaux à Cheikh Jarrah, à El-Qods, en violation de l’immunité garantie aux organismes relevant des Nations unies.
M. S.
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Soutien «indéfectible» de la Commission de l'UA
La Commission de l'Union africaine (UA) a réaffirmé, lundi, son engagement indéfectible envers les droits inaliénables du peuple palestinien, notamment la recherche d'une solution à deux États, a indiqué un communiqué de l'organisation. Lors d'une audience accordée à la ministre des Affaires étrangères et des Expatriés de l'État de Palestine, Varsen Aghbekian Shahin, le président de la Commission de l'UA, Mahmoud Ali Youssouf, a réaffirmé «l'engagement indéfectible de l'Union africaine envers les droits inaliénables du peuple palestinien, notamment la recherche d'une solution à deux États, voie la plus viable pour une paix juste, globale et durable».
R. I.