Sanctions imposées par les occidentaux au Zimbabwe : La SADC appelle à leur levée inconditionnelle

Ph : Nesrine T.
Ph : Nesrine T.

Les Chefs de mission de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), qui regroupe en son sein seize pays (Angola, Botswana, Union des Comores, République démocratique du Congo, Eswatini, Lesotho, Madagascar, Malawi, Ile Maurice, Mozambique, Namibie, Seychelles, Afrique du Sud, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe), accrédités en Algérie, ont appelé, dans une déclaration collective, lue jeudi par l’ambassadeur du Mozambique à Alger, M. Carvalho Muaria, en présence du Directeur Général Afrique au ministère des Affaires étrangères, à la «levée inconditionnelle» de l’ensemble des sanctions imposées au Zimbabwe, qui pénalisent ce pays et la région sur le plan socio-économique. Ces sanctions, imposées par les États-Unis et l’Union européenne, sont collectivement désapprouvées. Pour les chefs de missions de la SADC, les sanctions politiques et économiques, en vigueur depuis 2000, continuent de priver ce pays à «l’accès à l’aide financière des institutions multilatérales et aussi aux lignes de crédit, à l’allègement de la dette et à l’accès concessionnaire aux marchés». Les sanctions décidées par les États-Unis et l’Union européenne, prolongées pour un an en mars 2020, notent les chefs de mission de la SADC, ont un impact négatif sur l’accomplissement des objectifs de développement durable, le développement socio-économique et sur les efforts du gouvernement zimbabwéen, pour atténuer les conséquences de la Covid-19 sur le peuple, la santé publique et l’économie.
Ces sanctions, soulignent aussi les chefs de mission, impactent par ailleurs toute la région sur le plan économique. L’administration Trump avait indiqué que ces sanctions resteraient en place tant que le gouvernement zimbabwéen « ne permettra pas une plus grande liberté de la presse et liberté de manifester». Des arguments réfutés. Dans une déclaration à El Moudjahid, l’ambassadeur du Mozambique a indiqué que ces sanctions sont injustifiées, car, dit-il, «ce qu’on sait au niveau de la région, c’est que le Zimbabwe fait des efforts pour démocratiser le pays». Et d’ajouter : «C’est pourquoi nous estimons qu’il n’y a pas de raisons suffisantes pour que ces sanctions continuent à être imposées. On voit ce que le gouvernement du Zimbabwe fait pour son peuple.» Ces efforts sont à l’origine de la décision adoptée par les chefs d’État et de gouvernement, lors du 39e sommet de la SADC tenu en Tanzanie en 2019, de proclamer le 25 octobre, journée de solidarité avec le Zimbabwe et pour appeler à la levée des sanctions.
Pour M. Carvalho Muaria, «il y a des défis, comme dans tous les pays, et qui doivent être relevés». Le Zimbabwe, a-t-il souligné, «a tenu des élections démocratiques, et on voit, à titre d'exemple, ce qui se passe à l'occasion de la présidentielle américaine. C’est pour cela que pour nous, il n'y a pas de raison de maintenir ces sanctions. Et on ne sait pas pourquoi jusqu'à ce jour, les États- Unis et ses partenaires continuent de les imposer, pénalisant ainsi la population». Mais, ajoute-t-il, «le problème n’est pas uniquement le Zimbabwe». «Ces sanctions affectent toute la SADC et l’Afrique. Pour preuve, dit-il, l’Union africaine a publié, le 25 octobre 2020, un communiqué les condamnant.»
N. Kerraz

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