
La multiplication des bavures de l'armée française au Mali et l'ensablement de l'opération Barkhane, en cours depuis 2014, ont poussé le Sénat français à programmer un débat public, le 9 février prochain, pour faire le bilan de cette opération. Lors du prochain sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), prévu en février à Ndjamena, et auquel participera la France, la question de la réduction des effectifs engagés au Sahel, actuellement au nombre de 5.100, sera soumise à débat par la partie française. Barkhane, qui a succédé à l'opération Serval couvre cinq pays avec pour mission de neutraliser les groupes terroristes dans la région. La pression imposée à la France au Sahel l'a poussée à regarder en direction de Washington, un allié qu'elle a failli perdre sur le terrain malien après une annonce faite au début de l'année 2020 par le président sortant Donald Trump. Il avait prévenu que les Etats-Unis entendaient réduire leur présence en Afrique, et indirectement l'aide américaine apportée à l'opération Barkhane. Ces paroles n'ont pas été suivies d'actes concrets, et la France espère aujourd'hui, non seulement le maintien du soutien américain, mais son renforcement. Le 20 janvier courant, la ministre des Armées, Florence Parly, a évoqué cette question le jour même de l'investiture du 46e président des Etats-Unis. «Nous souhaitons pouvoir, avec l'arrivée de la nouvelle administration américaine, obtenir l'assurance que ces moyens (fournis par les Etats-Unis) soient prolongés, et pourquoi pas renforcés», a-t-elle déclaré. Dans la région du Sahel, Washington fournit à l'opération Barkhane des capacités de renseignement et de surveillance - notamment grâce à ses drones -du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.