Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé une alerte solennelle ce samedi lors du sommet du G20 en Afrique du Sud : l’Afrique risque de payer un «prix mortel» pour le changement climatique alors qu’elle n’est responsable que de moins de 4 % des émissions historiques mondiales.
«Nous avons déjà échoué à maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 °C. Un dépassement temporaire de cet objectif est désormais inévitable», a-t-il déclaré devant les chefs d’État et de gouvernement réunis à Johannesburg. Selon lui, le continent africain sera en première ligne des conséquences dramatiques : vagues de chaleur extrêmes, incendies incontrôlables, inondations dévastatrices, ouragans plus violents et famines généralisées.
Pour éviter que ces catastrophes ne plongent des centaines de millions de personnes dans le «chaos climatique», António Guterres a appelé à une réponse immédiate et massive fondée sur la justice climatique : Tenir toutes les promesses financières prises lors des précédentes COP, généraliser les systèmes d’alerte précoce d’ici 2027, et accélérer la sortie des énergies fossiles au profit des renouvelables. « 90 % des nouvelles capacités électriques installées dans le monde proviennent déjà des énergies renouvelables. Mais leur déploiement à grande échelle exige des investissements massifs, un transfert de technologies et un accompagnement juste des travailleurs et communautés touchés », a-t-il rappelé. Le patron de l’ONU a conclu son intervention par un appel à une réforme profonde du système financier international : « Cela passe par des financements à grande échelle, un allègement significatif de la dette des pays vulnérables et une refonte complète de l’architecture financière mondiale. »
A rappeler que la COP30, organisée du 10 au 22 novembre à Belém au Brésil, s’est achevée sur un fragile consensus sur la limitation des énergies fossiles et de nouvelles promesses de financements aux profits des pays en développement pour l’adaptation aux effets du réchauffement.
M. S.