L’annonce d’un accord sur le cessez-le-feu à Ghaza et l’amorce du compte à rebours pour l’échange de prisonniers ne doit pas cacher une autre urgence prioritaire, celle de la levée des obstacles pour l’acheminement des aides humanitaire dans l’enclave soumise à un embargo hermétique depuis le 2 mars dernier.
Le secrétaire général des Nations unies a déclaré, jeudi, que l'organisation était prête à intervenir rapidement, pour soulager les populations. «Nous disposons de l'expertise, des réseaux de distribution et des relations communautaires nécessaires, pour agir. Les fournitures sont prêtes et nos équipes sont en attente. Nous pouvons renforcer immédiatement l'aide en nourriture, en eau, en soins médicaux et en abris», a-t-il notamment assuré, ajoutant que «le simple silence des armes ne suffisait pas à transformer ce cessez-le-feu en véritable progrès». M. Guterres, qui avait poussé, dès l’annonce du Plan Trump, dans le sens de donner toutes ses chances au processus de règlement, ajoute que «cette lueur doit devenir l'aube de la paix et le début de la fin de cette guerre dévastatrice. J'exhorte tous à saisir cette occasion capitale, pour établir une voie politique crédible. Une voie vers la fin de l'occupation, la reconnaissance du droit à l'autodétermination du peuple palestinien et la mise en place d'une solution à deux États». L’office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a, dès le 8 octobre dernier, mis en avant, pour sa part, la «nécessité urgente et immédiate de permettre un acheminement massif et sans entraves des aides humanitaires». Le Qatar, l’Égypte, la Jordanie, ainsi le Canada soulignent également la nécessité de passer au plus tôt à la phase de distributions des aides humanitaires. L’impératif de permettre rapidement la reprise de l’acheminement des denrées et équipements dans le territoire est également souligné par Amnesty International, dont la secrétaire générale, Agnès Callamard, a qualifié l'accord de «lueur d'espoir terriblement tardive». Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué, pour sa part, s’être préparé à «intensifier massivement sa réponse humanitaire», en facilitant la «libération des otages et en coordonnant l'aide pour les civils». Pour rappel, le plan de paix parrainé par le Président américain stipule, dans son point 7, que dès l'acceptation de cet accord, une aide complète sera immédiatement acheminée dans la bande de Ghaza. «Les quantités d'aide seront au minimum conformes à celles incluses dans l'accord du 19 janvier 2025 sur l'aide humanitaire, y compris la réhabilitation des infrastructures (…)», précisant que «la distribution et l'entrée de l'aide dans la bande de Ghaza s'effectueront, sans ingérence des deux parties, via les Nations unies et ses agences».
M. S.