Est-ce la partie de golf de trop ? Alors qu’il était parti se détendre sur son green, Donald Trump apprenait en même temps la victoire, officialisée par les médias, de son rival Joe Biden à la présidentielle américaine.
De quoi lui gâcher la journée. Renouant avec ses tweets, dès son retour au bureau ovale, le 45e président américain a estimé, avoir «gagné avec 71.000 millions de votes légaux». Ajoutant encore que «des choses louches se sont passées, que les observateurs républicains n’ont pas été autorisés à voir». «Des millions de bulletins de vote par correspondance ont été envoyés à des personnes qui ne les ont jamais demandés», argue-t-il. Une stratégie que Trump avait adoptée durant tout le processus de dépouillement des voix, mais sans présenter la moindre preuve, selon les analystes. Toutefois, Fox News affirmait que Trump se donne un certain temps pour voir, avec son équipe juridique, s’il peut contester légalement l’élection. S’il ne peut pas, le président concédera sa défaite et s’engagera à une passation de pouvoir paisible. Loin d’afficher une certaine réserve, la communauté internationale, sans doute impatiente d’ouvrir un nouveau chapitre avec l’élu démocrate, s’est empressée de féliciter Joe Biden avec qui elle entend revenir à des relations beaucoup plus sereines, mais surtout à des mœurs diplomatiques disons plus classiques, voire orthodoxes et qui n’étaient pas au goût du président sortant, apparemment iconoclaste.
Ainsi, les dirigeants de l'UE, exacerbés, quatre années durant, par les humeurs changeantes de Donald Trump, ont appelé le futur locataire de la Maison-blanche à rebâtir avec les États-Unis un «partenariat solide». Pour le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell, une «reconstruction» des relations entre la vieille Europe et la nouvelle administration américaine est «nécessaire», tant les relations entre Washington et l'Europe ont été mises à rude épreuve par l'administration Trump, entre conflit commercial, oppositions sur la fiscalité du numérique ou l'Otan, retrait américain de l'Accord de Paris sur le climat et de l'accord iranien sur le nucléaire. Faut dire que ces dernières semaines, les dirigeants de l’UE ont croisé les doigts, à tel point que, selon une source diplomatique européenne, Charles Michel avait préparé «différents scénarios» sur l'issue de cette élection.
Cependant, rien ne semble plier la volonté de Donald Trump d’aller au bout de sa logique. La situation demeure tendue dans certains états traditionnellement républicains qui croient dur comme fer que les résultats ne reflètent pas la réalité et que l’élection leur a été volée. En tout état de cause, si les faits reflétés à travers les résultats de l’élection sont têtus, une grande inconnue demeure à savoir : Que décidera Trump ?
M. T.
