
Les principaux partis ont commencé, vendredi, à se mettre en ordre de bataille au Portugal, à quatre mois des élections législatives anticipées visant à surmonter la crise causée par la démission du Premier ministre socialiste Antonio Costa, éclaboussé par un scandale de corruption.
À la tête du Parti socialiste, la course à la succession de M. Costa est lancée.
Le parti s’est réuni dès jeudi soir, juste après l’annonce par le chef de l’Etat, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, de sa décision de dissoudre le Parlement et de convoquer des élections législatives canticipées le 10 mars prochain.
Le parti a décidé de choisir un nouveau leader lors d’élections directes internes prévues les 15 et 16 décembre avant de tenir un congrès les 6 et 7 janvier.
José Luis Carneiro, actuel ministre de l’Intérieur, est le premier à avoir annoncé sa candidature au poste de secrétaire général du PS.
Pedro Nuno Santos, chef de file de l’aile gauche du PS, qui figure depuis plusieurs mois parmi les prétendants à la succession d’Antonio Costa, va présenter sa candidature lundi.
Ancien ministre des Infrastructures de M. Costa, M. Nuno Santos avait démissionné fin décembre après avoir été impliqué dans le scandale «TAPgate», portant sur l’indemnité de départ versée à une administratrice de la compagnie aérienne TAP, sous la tutelle de son ministère.
De son côté, le principal parti de l’opposition de droite affirme travailler sur son programme électoral depuis plusieurs mois et prévoit qu’il sera prêt pour la campagne électorale qui se déroulera du 25 février au 8 mars.
Le dernier sondage, publié en octobre par l’institut Aximage pour la chaîne CNN Portugal, donnait aux partis de gauche 40,9% des intentions de vote et 44,3% pour toute la droite réunie.
Le Portugal a plongé dans une crise politique après la démission surprise, mardi, du Premier ministre, éclaboussé par un scandale de corruption qui a conduit à la mise en examen de son chef de cabinet, limogé depuis, et de son ministre des Infrastructures, Joao Galamba, qui a exclu vendredi de démissionner.
L’enquête porte notamment sur des soupçons de «corruption» et de «trafic d’influence» dans l’attribution de concessions pour l’extraction de lithium et la production d’hydrogène vert, Antonio Costa étant soupçonné d’être intervenu «pour débloquer des procédures».
Elle a été ouverte le 17 octobre dernier, a précisé vendredi soir le ministère public.
Pour surmonter cette crise politique, le chef d’Etat portugais a précisé que la dissolution du Parlement n’aurait lieu qu’après l’adoption du budget de l’Etat pour l’année prochaine, dont le vote final est prévu le 29 novembre, afin d’assurer la stabilité économique du pays.