
Une nouvelle fois, le Conseil de sécurité des Nations unies est mis devant ses responsabilités par l’Observateur permanent de l’État de Palestine auprès de l’organisation onusienne. Dans une allocution prononcée mardi devant les quinze membres de l’organe, Riyad Mansour a rappelé qu’«il y a six ans, le Conseil a adopté la résolution 2334 (2016) fixant une voie claire pour sauver la solution à deux États, mettre fin à l’occupation et parvenir à une paix juste et sûre».
Et au diplomate palestinien de poursuivre en faisant part de sa certitude que la communauté internationale cherche à instaurer une paix durable et définitive dans cette région du monde. «Je sais que tout le monde autour de cette table et au-delà veut la paix», a-t-il déclaré. Toutefois, il ne manquera pas de s’interroger : «La seule question qui reste, a- t-il demandé, est celle de savoir : s’ils sont prêts à faire le nécessaire pour y parvenir ?» Riyad Mansour indique que la politique mise en œuvre par l’occupant dans les territoires occupés prouve clairement qu’il bénéficie d’une complicité certaine. Alors que les Palestiniens n’ont de cesse dénoncer les violations continues de leurs droits élémentaires et les exactions commises à l’encontre de la population palestinienne, rien n’est fait pour qu’Israël y mette un terme. Même les enfants ne sont pas épargnés par la barbarie sioniste.
Or, pour lui, «la paix ne doit pas être l’otage des mesures de l’occupation israélienne». La réalité de la situation qui prévaut dans les territoires occupés, où, dit-il, les forces d’occupation font ce qu’elles veulent en toute impunité, pousse le diplomate palestinien à s’interroger et à interroger les membres du Conseil de sécurité. «Quel avenir pour la Palestine ?» a-t-il ainsi demandé, puisque, ajoute-t-il, «dès leur naissance, les Palestiniens sont parfaitement conscients qu’ils n’ont aucun contrôle sur leur vie». Et de rappeler qu’un colon ou un soldat israélien a droit de vie ou de mort sur un Palestinien, tout en bénéficiant d’une immunité totale. Il poursuit en indiquant que «quoi qu’il arrive, le Palestinien sera jugé coupable et l’Israélien innocent devant les tribunaux israéliens». Et d’ajouter que le monde, trop habitué à ce modèle de tragédie et d’injustice, exprime sa consternation, puis détournera le regard. Ceci se déroule, indique le diplomate palestinien, à un moment où la communauté internationale proclame, à juste titre, que les Palestiniens ont droit à des mesures égales de liberté, de sécurité et de prospérité. Et de souligner que la récente visite du Président américain Joe Biden dans la région a été l’occasion de réaffirmer les principes fondamentaux concernant la fin de l’occupation et du conflit, y compris une solution à deux États basée sur les frontières de 1967, l’opposition aux mesures unilatérales, dont les activités de colonisation, les démolitions et les expulsions, mais cela n’a pas pour autant changer les choses. Israël persiste à nier les droits légitimes des Palestiniens, annonçant même qu’il poursuivrait la construction de nouvelles colonies. Et de s’interroger une nouvelle fois : «Que feront ce Conseil de sécurité et la communauté internationale ?» De son côté, il dit que les Palestiniens savent à quoi ressemblera l’avenir si rien n’est fait différemment.
Nadia K.