Dans la nuit de jeudi à vendredi, treize personnes, dont des femmes et des enfants, selon les médias officiels, ont été tuées dans le village de Beit Jinn, à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest de Damas, suite à une agression sioniste, sans doute la plus meurtrière contre la Syrie depuis le bouleversement politique connus dans le pays, il y a une année.
Le ministère syrien des Affaires étrangères dénonce un «crime de guerre» et accuse l’entité sioniste de chercher à «embraser la région». Dans une déclaration à l’agence officielle SANA, le directeur de la santé de la banlieue de la capitale syrienne, a indiqué que les corps des martyrs ont été transférés à l’hôpital Al-Mouwasat à Damas. Des dizaines de familles ont dû évacuer la zone et se réfugier plus au nord par craintes de subir des exactions. Selon les comptes rendus médiatiques, se basant sur des témoignages sur place, des accrochages violents ont eu lieu sur place entre les villageois et les forces sionistes.
Cité par des médias, M. Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), affirme qu’«il s’agit de l’incursion la plus meurtrière depuis qu’Israël a commencé à mener des opérations hors de la zone tampon dans le sud de la Syrie». Une zone dans laquelle continue à stationner des unités de l’armée israéliennes en violation de la souveraineté syrienne. Le 19 novembre dernier, accompagné de son ministre de la défense, le Premier ministre sioniste avait poussé la provocation jusqu’à se rendre dans le périmètre, aux fins d’inspecter les troupes sur place, et réaffirmer l'«importance immense» de la présence militaire sioniste dans la région. La «visite» été vivement dénoncée par le gouvernement de Ahmad al-Charaa et par l’ONU, comme attentatoire au droit international et comme un coup porté aux efforts entrepris pour éviter un nouveau front de conflit.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, le 8 décembre 2024, l’entité sioniste a multiplié les agressions contre la souveraineté du territoire syrien, dont des frappes aériennes contre le Palais présidentiel à Damas le 16 juillet dernier. Des tentatives répétées, visant à approfondir les divergences syriennes, exacerbées par le lourd héritage de près de 13 ans de conflit fratricide, sont d’autre part régulièrement menées par le gouvernement sioniste, notamment au sud de la Syrie.
M. S.
