Maroc : Appel à la libération de tous les prisonniers politiques et d'opinion

Le Comité France de soutien à tous les prisonniers politiques et d'opinion au Maroc a dénoncé la «situation préoccupante» dans laquelle se trouvent ces détenus injustement incarcérés par le Makhzen, appelant à leur libération et au respect de l'ensemble de leurs droits.

Dans un communiqué rendu public jeudi dernier, le Comité de soutien a fait remarquer que le Maroc, comme la grande majorité des pays du monde, s'apprête à célébrer le 10 décembre, le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, en s'interrogeant si "la situation dans le pays s'est-elle pour autant assainie ? Les droits humains sont-ils à présent mieux respectés ?".
Relevant qu'il ne s'agit pas ici de parler "des droits de toute personne à l'accès à l'école, à la santé, au logement, au transport, à un revenu décent, (dont) il y faudrait un mémorandum de plusieurs tomes", l'ONG a ajouté : "Contentons-nous de parler de liberté d'opinion, de liberté de la presse, du droit à la manifestation pacifique, autant de droits qui sont régulièrement violés, ce qui contribue à peupler les prisons marocaines de personnes qui n'ont rien à y faire".
Dans ce contexte le communiqué souligne que, "cette journée ne sera pas un jour de fête pour tous les défenseurs des prisonniers d'opinion au Maroc, mais bien une journée de revendications, pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques et d'opinion au Maroc et le respect de l'ensemble des droits des prisonniers, et notamment leur accès à la santé, à l'éducation, à une nourriture saine, à recevoir et envoyer du courrier et à bénéficier des visites de leurs familles dans des conditions dignes et appropriées".
Il s'agit également d'exiger "l'arrêt du harcèlement subi par l'historien et universitaire Maâti Monjib et le recouvrement de l'ensemble de ses droits (travail, accès aux comptes bancaires, liberté de circulation...)".
Le Comité de soutien a notamment indiqué que les prisonniers politiques et d'opinion au Maroc sont "non seulement injustement incarcérés mais persécutés tout au long de leur incarcération, se voyant refuser les droits pourtant inscrits dans le règlement général des prisons".
A cet égard, il a rappelé que, "Nasser Zefzafi et ses 22 compagnons (ont été) arrêtés pour avoir protesté contre le meurtre d'un poissonnier par la police et réclamé des services publics (écoles, hôpitaux, routes, ) pour la région du Rif".
"Taoufik Bouachrine, Soulaimane Raissouni, Omar Radi, trois éminents journalistes dont on a voulu étouffer la plume critique et les enquêtes dérangeantes (corruption, accaparement de terres), sous des accusations fantaisistes, notamment d'ordre sexuel qui ne tiennent pas la route une minute", a dénoncé le comité de soutien dans son communiqué.
Par ailleurs, "Mohamed Ziane, avocat de 80 ans, ancien ministre, longtemps proche du pouvoir puis devenu plus critique, qui se retrouve en prison, poursuivi sous onze chefs d'inculpation, dont les inévitables charges d'ordre sexuel", poursuit la même source.
Le Comité a, en outre, évoqué "Saida el Alami, Mohamed Bouzlouf, Rabie el Ablaq, Fatima Karim, Rida Benothmane, Said Boukioud, et sans doute bien d'autres inconnus du public, condamnés à plusieurs années de prison pour des opinions exprimées sur les réseaux sociaux, en solidarité avec d'autres prisonniers, critiquant le non-respect des droits humains ou la normalisation des relations" entre le Maroc et l'entité sioniste.
Il a alerté sur la situation de Soulaimane Raissouni qui est "maintenu dans un isolement prolongé, ce qui constitue une forme reconnue de torture", notant que plusieurs prisonniers politiques et d'opinion sont privés de courrier, du droit à écrire et faire sortir leurs écrits et du droit à une formation".
En ce qui concerne Omar Radi, "les avis médicaux ne sont pas suivis par l'administration pénitentiaire, qui le remet systématiquement en cellule, alors que les médecins estiment que son état de santé nécessite son maintien dans une structure médicalisée".
Pour sa part, "Naama Asfari, prisonnier politique sahraoui, se voit refuser la visite de son épouse (la militante française des droits de l'homme Claude Mangin) depuis maintenant 12 ans".

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