Force est d’admettre que persiste toujours ce fossé entre la réaffirmation, plus régulière, ces deux dernières années, des principes de droit et des condamnations onusiennes des atrocités sionistes, et la monstruosité de la réalité que subissent les Palestiniens.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté, vendredi, à une écrasante majorité, cinq résolutions en faveur de la Palestine. Aide aux réfugiés palestiniens, renouvellement pour trois ans du mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine UNRWA), protection des biens des réfugiés palestiniens et des revenus en découlant, soutien au Comité spécial chargé d’enquêter sur les exactions sionistes portant atteinte aux droits des habitants palestiniens des territoires occupés, et, enfin, condamnation des colonies sionistes proliférant sur les mêmes territoires.
Ces résolutions interviennent après celle, votée également à une très nette majorité, le 2 décembre dernier, d’une résolution appelant à la fin de l’occupation israélienne et réaffirmant le droit des Palestiniens à la création d’un État, avec tous ses attributs de souveraineté. Autant de textes que l’Autorité palestinienne salue comme une confirmation du soutien international grandissant à la cause. Vendredi, le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a montré beaucoup de gratitude pour cet élan de sympathie croissante de la communauté internationale, notant que la question sensible des réfugiés survient dans un contexte d’agression sioniste barbare contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée.
Force est d’admettre, cependant, que persiste toujours ce fossé entre la réaffirmation, plus régulière, ces deux dernières années, des principes de droit et des condamnations onusiennes des atrocités sionistes, et la monstruosité de la réalité que subissent les Palestiniens. L’Organisation des Nations unies a adopté de nombreuses résolutions réaffirmant les droits inaliénables des Palestiniens, dont le droit au retour, à l’indépendance nationale et à la souveraineté sur les territoires occupés depuis 1967, à commencer par la résolution 2535 de 1969. Sauf que depuis, l’occupation sioniste s’est non seulement étendue, mais a instauré des faits accomplis territoriaux et des fatalités géopolitiques qui n’ont cessé d’enfoncer la question palestinienne dans la plus grande incertitude.
Au moment où les diplomates de l’Assemblée générale de l’ONU levaient la main pour signifier ce soutien réaffirmé au peuple palestinien, le sort du cessez-le-feu à Ghaza, ainsi que celui de la Cisjordanie occupée continuent à dépendre encore de l’autorité d’occupation.
Les obstructions à l’aide humanitaire dans l’enclave martyre restent de mise, malgré les condamnations récentes du Conseil de sécurité, alors que des «opérations militaires» sont cycliquement lancées en Cisjordanie, avec une barbarie renouvelée. Des textes plus récents de l’ONU, telle la résolution 2803 de novembre 2025 endossant le plan de paix, tardent de la même façon à bénéficier aux victimes de l’arbitraire historique, malgré un réel éveil international à la nécessité de mettre fin au moins aux carnages à répétition. Le cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre dernier à Ghaza, soit bientôt depuis deux mois, demeure constamment violé, avec un bilan lourd de près de 400 morts palestiniens.
Des centaines de milliers d’habitants de l’enclave y subissent par ailleurs les rigueurs de l’hiver sans abris, sans rations suffisantes de nourritures, sans médicaments… L’effet combiné de la grande crise du multilatéralisme dans le monde et du capital de soutien occidental, d’où l’entité sioniste continue à puiser l’impunité, explique une partie de ce paradoxe mortifère qui condamne les Palestiniens à saluer des textes, même s’ils n’ont pas d’impact concret sur leur réel tragique.
M. S.