
La presse allemande s'est faite l’écho des tensions au Sahara occidental occupé, après l'agression militaire marocaine contre les manifestants sahraouis dans la zone tampon
d'El-Guerguerat.
Le Suddeutsche Zeitung, sous le titre «Une guerre chaude dans le désert», indique jeudi qu' «une guerre se profile à l'horizon au Sahara occidental et le Polisario tente de démontrer via ses vidéos dans les réseaux sociaux, aussi bien aux partisans qu'aux adversaires, la détermination de leur peuple pour libérer la partie occupée par le Maroc».
Le quotidien note que ces derniers développements pourraient profiter au mouvement de libération sahraoui pour attirer de nouveau l'attention sur sa cause «le référendum sur l'avenir du territoire, convenu dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu de 1991, qui n'a pas été organisé, à-ce jour».
«Le Maroc entend offrir tout au plus une autonomie à ce territoire, mais pas d'indépendance et tente de normaliser de façon larvée son occupation, à travers par exemple, des accords de pêche avec l'UE, relève le journal. De son côté, le Frankfürter Aligemeine Zeitung, sous le titre «Une guerre pour le Sahara», souligne que «l'inquiétude augmente de voir une deuxième guerre éclater en Afrique, après la confrontation en Ethiopie».
Le journal rappelle la fin du cessez-le-feu, annoncée vendredi dernier par le Front Polisario, après l'opération militaire du Maroc dans la zone démilitarisée d'El-Guerguerat.
Le journal allemand rappelle qu' «un référendum sur l'avenir de l'ancienne colorie espagnole devait avoir lieu en 1992».
Selon Frankfürter Aligemeine Zeitung, cette situation a fait augmenter la frustration, en particulier chez la jeune génération sahraouie qui appelle à reprendre les armes, en particulier, après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la dernière résolution.
Le prestigieux quotidien précise que le Maroc, «devenu partenaire important pour l'Occident, notamment dans la lutte contre la migration illégale, est de plus en plus cité comme pays qui pourrait reconnaître Israël» à l'instar des Emirats Arabes Unis».
Il en conclut qu'il aurait «une sorte de contrepartie diplomatique», en ce sens où les gouvernements occidentaux pourraient reconnaître la marocanité du Sahara occidental, si le Maroc suit l'exemple émirati. Mais cela suppose que le calme revienne, d'abord, au Sahara occidental».
Dans une campagne de photos, les Sahraouis ont attiré l'attention sur le fait que la dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental, est toujours sous occupation 60 ans après la décision de décolonisation des Nations Unies.