Joe Biden, l’Iran et la politique américaine au Moyen-Orient : L’apaisement ?

Le note laissée par Donald Trump dans sa gestion de la région du Moyen-Orient demeure trop salée. En un seul mandat, le président sortant a complètement chamboulé la région ainsi que les rapports de force avec son ennemi juré l’Iran. Les tensions nées dans le Golfe persique constituent autant de stigmates d’une approche chaotique que la nouvelle administration américaine devra y remédier à travers une approche beaucoup plus pragmatique, voire dépassionnée. Dans tous les cas, c’est se qui semble être la vision du nouveau président élu qui prêtera serment mercredi entamant, ainsi le début d’un nouveau chapitre après les quatre années hors-normes durant lesquelles Donald Trump a dirigé le pays. Des changements sont annoncés dans la politique internationale des États-Unis et les défis sont nombreux, notamment au Moyen-Orient.
Joe Biden souhaite que les États-Unis reviennent dans l’accord sur le nucléaire iranien, mais le dialogue avec Téhéran sera difficile. L’Iran a cessé de respecter certaines de ses obligations et ses dirigeants n’ont pas l’intention d’élargir la négociation à d’autres questions qui fâchent, comme celle des missiles ou de l’influence régionale de Téhéran. Des sujets pourtant devenus incontournables pour Washington comme pour ses alliés. La politique de l’administration Biden en Irak et en Syrie devra tenir compte de l’influence iranienne dans ces deux pays, et le nouveau président américain sera confronté à un casse-tête : comment veiller aux intérêts américains dans la région sans s’y embourber, alors que l’Iran, mais aussi la Russie et la Turquie ont poussé leurs pions au Moyen-Orient ces dernières années ?
Dans le dossier israélo-palestinien, Joe Biden hérite d’un paysage chamboulé par les années Trump. Les États-Unis considèrent désormais la ville sainte d’al-Qods comme capitale d’Israël, et l’État hébreu a normalisé ses relations avec plusieurs monarchies du Golfe et pays arabes. Une situation nouvelle avec laquelle Joe Biden devra composer.
Signe d’une détente annoncée, le président élu américain, Joe Biden, vient de choisir Wendy Sherman, une des principales négociatrices de l'accord sur le nucléaire iranien en 2015, pour occuper le poste de secrétaire d'Etat adjointe. Un choix de raison et un message clair aux autorités de Téhéran sur les futures intentions du 46e président des Etats-Unis.
Mais pour l’instant et jusqu’à la dernière seconde, Donald Trump n’en démorde pas. Bien décidé à laisser un lourd contentieux à son successeur, son administration vient d’annoncer une série de nouvelles sanctions contre des compagnies en Iran, en Chine et aux Emirats arabes unis (EAU) pour avoir fait commerce avec l'Iran Shipping Lines, et contre trois entités iraniennes pour la prolifération d'armes conventionnelles. Le Secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a annoncé que Washington avait sanctionné sept sociétés et deux personnes pour avoir envoyé de l'acier en provenance de ou vers l'Iran.
Un cadeau empoisonné que Joe Biden aura quelque peu du mal à se défaire.
M. T.

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