Génocide à Ghaza et annexion de la Cisjordanie occupée : les menaces de Netanyahou, les promesses de Trump…

Bien loin des travées feutrées du prestigieux siège de l’ONU à New York, le cauchemar reste le même à Ghaza et en Cisjordanie.

C’est dans cette même salle qui a vu, il y a quelques jours, se succéder les déclarations de reconnaissance officielle de l’Etat de Palestine et les appels vaillants à la fin immédiate de la guerre à Ghaza, qu’est intervenu, hier, un Benjamin Netanyahu toujours aussi belliqueux et fermant plus que jamais la porte à l’existence d’une souveraineté palestinienne.

La même salle, mais avec des travées pour le moins clairsemées après le retrait massif de nombreuses délégations diplomatiques en guise de protestation contre la poursuite des massacres en terre palestinienne. Au même moment, dans les rues de New York, une manifestation dénonçant bruyamment les atrocités sionistes et appelant à l’arrêt immédiat du génocide, était également organisée. Mais le Premier ministre sioniste, qui a reçu la même gifle en septembre 2024 lors de la précédente session de l’Assemblée, reste maladivement figé sur ses objectifs criminels dans l’enclave palestinienne, malgré un isolement international de plus en plus prononcé. Dans le registre du paradoxe mortifère et de l’impuissance, la communauté internationale a rarement été capable de pire. La question palestinienne n’a presque jamais autant capté l’intérêt de la planète diplomatique que durant cette 80e session de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies. Mais bien loin des travées feutrées du prestigieux siège de l’ONU à New York, le cauchemar reste le même à Ghaza et en Cisjordanie.

Les Palestiniens devraient encore inventer une autre réserve de résilience pour rêver d’une issue à leur calvaire, survivre à cette condamnation collective à mort que leur impose le génocide sioniste pour assister éventuellement à l’amorce d’une solution. Hier, la diffusion du discours de Netanyahu à Ghaza par l’armée sioniste, via des hauts parleurs, a dû conférer une résonnance plus tragique au cauchemar des populations, soumis à l’affreux yoyo émotionnel entre annonce de dénouement proche et de poursuites des abominations. Au moment presque où Benjamin Netanyahou proférait ses menaces, Donald Trump faisait part de sa conviction qu’une solution était proche à Ghaza.

Le Président américain aurait proposé aux dirigeants arabes et musulmans, réunis à son initiative mardi dernier, un plan articulé autour de 21 points et prévoyant notamment un arrangement sur la fin de la guerre, l’acheminement rapide des aides humanitaires et la libération de tous les détenus israéliens, ainsi qu’un retrait «progressif» des forces d’occupation. Le plan va si vite qu’il prévoit, selon les révélations de grands médias américains, une instance de gouvernance pour l’enclave après la guerre qui serait conduite par l’ancien premier ministre britannique, Tony Blair, avec l’appui des pays du voisinage arabe.

Ces derniers seraient sollicités pour fournir des troupes à un corps de sécurité à installer sur place, ainsi que des fonds pour garantir la prise en charge financière du processus. Une idée sur ce qu’auraient avancé les dirigeants arabes et musulmans lors de la rencontre de mardi, a été peut-être fournie indirectement ce jeudi par Donald Trump. «Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas», a-t-il en effet déclaré, se prononçant pour la première fois sur le sujet, alors que se sont multipliées les menaces sionistes d’annexion officielle du territoire. Sur ce point, le ministre saoudien des Affaires étrangères, l’émir Fayçal ben Farhane, avait confirmé que «les pays arabes et musulmans ont dit clairement au président (Trump) les dangers d'une quelconque annexion de la Cisjordanie et les risques que cela poserait non seulement pour une éventuelle paix à Ghaza mais aussi pour toute paix durable».

M. S. 

 

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