Selon les autorités, environ 53 000 tentes ont été partiellement ou totalement endommagées par la tempête avec perte des maigres réserves alimentaires et autres effets qui s’y trouvaient.
La bande de Ghaza a continué à compter ses martyrs et constater les dégâts matériels hier après trois jours de fortes intempéries, au moment où l’Assemblée générale de l’ONU, à travers le vote d’une nouvelle résolution, appelle à «garantir un accès immédiat et complet des aides humanitaires». Selon des sources hospitalières, citées par des médias, 14 personnes, dont six enfants, ont succombé au froid dans des tentes et autres abris de fortune inondés. Les mêmes sources ajoutent que plus de 15 maisons branlantes, parmi les rares qui ont échappé à la destruction totale dans l’enclave après deux années de dévastation, se sont effondrées dans la ville de Ghaza. Onze personnes, dont des enfants en bas âge, sont mortes ensevelies sous les décombres. Selon les autorités sur place, environ 53 000 tentes ont été partiellement ou totalement endommagées, avec perte des maigres réserves alimentaires et autres effets qui s’y trouvaient. L’autre angoisse désormais est de voir s’enclencher des foyers épidémiques des suites de la connexion des eaux usées et des pluies avec l’eau potable. Les infections liées au grand froid et à la sous-nutrition devraient également connaître une explosion dans les jours qui viennent, avertit-on encore. Les images déchirantes d’enfants dormant à même des sols détrempés, se couvrant de bâches d’emballage, celles d’autres emmitouflés dans des couches de vêtements usées, sautillant entre les flaques d’eau alors que des parents tentent avec de trop maigres moyens de drainer les eaux de pluie loin des abris, ont fait le tour du monde. Comme d’autres milliers d’images rapportant des séquences de l’immense tragédie de la guerre, les toutes récentes vont sans doute soutirer des élans de compassion, malheureusement sans effet sur un quotidien qui s’abime continuellement dans l’insoutenable. C’est dans ces conditions que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté, vendredi, une résolution appelant l'entité sioniste à ouvrir dans l'immédiat un accès humanitaire sans entrave dans l’enclave. Le texte exhorte également au respect de l’inviolabilité des locaux de l’ONU en territoires occupés. Présenté par la Norvège et plusieurs autres pays, le texte a recueilli 139 voix pour, 12 voix contre et 19 abstentions. «2024 a été l’une des années les plus violentes de ces trente dernières années, et 2025 est tout aussi violente, sans aucune indication d’un renversement de tendance l’année prochaine. La situation en Palestine occupée est particulièrement préoccupante», a défendu en préambule l’ambassadrice Merete Vihl Bratstad, représentante permanente de la Norvège à l’ONU. «Aucune indication d’un renversement de tendance l’année prochaine», relève donc la diplomate à deux semaines de la fin de l’année, et au moment où les premières manifestations de l’hiver livrent de Ghaza l’image d’un mouroir à ciel ouvert. Si le vote est à l’honneur des diplomates ayant levé la main pour défendre ce strict minimum des droits palestiniens, il ne modifie malheureusement en rien la configuration de l’horreur sur le terrain. Le mois de décembre a été en effet prolifique en résolutions et textes internationaux rappelant les fondamentaux du droit international, mais le factuel criminel de l’occupation reste le même. Hier encore, plus de deux mois après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, une nouvelle violation a été commise par les forces sionistes bien au-delà de la ligne jaune délimitant son stationnement selon les clauses de l’accord. Les aides humanitaires, malgré le coup dur des dernières intempéries, demeurent par ailleurs largement entravées. M. S.