
Mme Sandra Pereira, membre du parlement européen, a interpellé la commission de l'Union européenne (UE) sur l'état de santé déplorable du détenu politique sahraoui Mohammed Lamine Heddi, du groupe «Gdeim Izik», en grève de la faim depuis 36 jours dans la prison Tiflet 2 au Maroc.
La députée portugaise a demandé des éclaircissements à la Commission sur les démarches entreprises pour s'enquérir de l'état de santé du détenu politique Mohammed Lamine Heddi, et ce en application des clauses de partenariat entre l'UE et le royaume marocain. Mme Pereira a rappelé, à l'adresse de la Commission, les textes des clauses de l'accord existant entre l'UE et le Maroc, lesquelles prévoient sa suspension en cas de violation des droits de l'Homme.
La députée s'est dite étonnée de «la poursuite de l'accord et de la coopération avec le régime de l'occupant marocain qui viole toujours les droits du peuple sahraoui».
La députée a évoqué l'état de Mohammed Lamine Heddi qui se trouve, depuis l'année 2017, en isolement carcéral, à savoir un cachot qui manque des conditions sanitaires les plus élémentaires.
Le détenu sahraoui se plaint de la nourriture infecte et de la privation du droit aux soins, ce qui inspire l’inquiétude concernant son état de santé, notamment dans le contexte de la propagation terrible de la pandémie de Covid-19, en dépit des correspondances de plusieurs de ses avocats demandant son transfert. Mohamed Lamine Heddi, qui fut arrêté en 2010 à la suite des évènements du fameux camp de Gdeim Izik, a été condamné à une peine de 25 ans lors d’un procès qui n'a pas respecté, selon des rapports d'organisations internationales, les règles de procédure et n'a fourni aucune preuve corroborant les accusations qui lui sont reprochées, ainsi que pour ses compagnons de groupe.
L’ONU et l’UA appelées à intervenir
La coordinatrice du Secrétariat international de la Marche mondiale des femmes (MMF), Maria Da Graça Samo, a appelé l'Union africaine et les Nations unies à intervenir pour protéger les civils sahraouis, en particulier les femmes, contre la répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés. «Je me joins à la voix des femmes africaines et à celles des femmes du monde entier pour dire que la lutte des femmes sahraouies est notre lutte, et que la lutte pour l'autodétermination du peuple sahraoui est une priorité internationale», a-t-elle déclaré dans un message de solidarité adressé aux femmes sahraouies, rapporté par l'agence de presse sahraouie (SPS).
La militante mozambicaine pour les droits des femmes, devenue en 2013 coordinatrice du secrétariat international de la Marche mondiale des femmes, a condamné «les violations des droits humains du peuple sahraoui» par les forces d'occupation marocaines dans les territoires sahraouis occupés.
«Les femmes de la Marche mondiale s'approprient la lutte des femmes sahraouies, et nous continuerons de marcher jusqu'à ce que toutes les femmes sahraouies et toutes les femmes du monde soient libres», a souligné Graça Samo.