Clôture de la 49e Conférence de l’EUCOCO à Paris : soutien franc à l’autodétermination du peuple sahraoui

La 49e Conférence de coordination européenne de soutien au peuple sahraoui (EUCOCO), qui s'est tenue durant ces deux derniers jours à Paris, en France, a été couronnée, hier, par une déclaration dans laquelle l’autodétermination et le respect du processus de décolonisation du Sahara occidental ont été réaffirmés.

la déclaration finale a marqué «un moment déterminant de l’histoire de la lutte menée par le peuple du Sahara occidental sous la conduite du Front Polisario». Rassemblant «plus de 280 participants et participantes incluant des délégations institutionnelles, des parlementaires et des syndicats», cet événement a constitué «un moment majeur de solidarité internationale, malgré le refus de visas par les autorités consulaires françaises pour une partie de la délégation algérienne», lit-on dans la déclaration finale. Le choix de Paris comme lieu de la conférence, avec des sessions à l’Assemblée nationale, à la Bourse du travail et un rassemblement sur la Place de la République, a servi à interpeller directement la France. La résolution appelle «les autorités françaises à ne pas faire obstacle à la libre expression du peuple sahraoui, à son droit inaliénable à l’autodétermination et à la décolonisation». Elle exhorte la France à « défendre haut et fort au sein des institutions européennes, du Conseil de sécurité de l’ONU et de son Assemblée générale, les règles du droit international et les droits fondamentaux du peuple sahraoui», et à avoir, «aux côtés de l’Espagne, la responsabilité d'amener le Maroc à mettre fin à son occupation coloniale du Sahara occidental». Sur le plan onusien, la Conférence a pris acte de «la résolution 2797 du Conseil de sécurité de ce 31 octobre 2025» tout en «dénonçant l’interprétation tapageuse qu’en a fait le Maroc». L'Eucoco rappelle que cette résolution confirme le mandat de la Minurso, «reconnaît le Front Polisario seul représentant du peuple du Sahara occidental» et maintient l’objectif de l'ONU de «parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux principes et objectifs de la Charte des Nations unies». En parallèle, la Quatrième Commission de l’Assemblée générale a réaffirmé «le statut juridique du Sahara occidental et la responsabilité de l’ONU envers le peuple sahraoui en matière de décolonisation». La Conférence a également noté «la proposition élargie transmise par le Front Polisario le 21 octobre», qui ouvre «des possibilités de coexistence et de coopération entre l’Etat sahraoui indépendant et le Maroc». Toutefois, elle critique vivement le Maroc qui «se fournit en armes et drones tueurs à l’encontre des populations sahraouies dans le cadre des accords d’Abraham avec Israël, autre puissance coloniale». Concernant l'Union européenne, la Conférence «dénonce les manœuvres dilatoires de la Commission européenne qui tente d’imposer un accord de partenariat avec le Maroc, contraire à l’arrêt de la Cour Européenne de Justice (CJUE)». «Cet arrêt, rendu voici un an, lit-on toujours dans la déclaration finale, avait annulé les accords commerciaux sur la pêche et l’agriculture pour non-respect du droit européen en raison de l’absence évidente de consentement du peuple sahraoui». L’Eucoco a exprimé «sa satisfaction de constater qu’une large majorité de parlementaires européens ont dénoncé et condamné la Commission ce 26 novembre». En outre, la Conférence réaffirme son soutien aux syndicats paysans qui s'opposent à ces accords néolibéraux et destructeurs. L'organisation s'engage à travailler avec le Front Polisario pour «la défense des intérêts du peuple sahraoui dans la protection de ses richesses naturelles et l’établissement d’un cadre commercial euro-africain basé sur la souveraineté alimentaire». La Conférence a également exigé «la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et l’accès des observateurs et organisations internationales aux territoires occupés», face «aux violations massives des droits humains par le Maroc». Elle a dénoncé l'interdiction d’accès aux territoires sahraouis occupés pour les observateurs et avocats. Par ailleurs, elle a soutenu l’appel lancé le 21 novembre dernier par 27 organisations onusiennes et ONG pour un accroissement substantiel de l’aide à hauteur de 177 millions de dollars, aux populations réfugiées dans les campements de Tindouf. La résolution finale, issue des conclusions des ateliers thématiques, adopte «un vaste programme de mobilisation en faveur du référendum». Les priorités réaffirmées sont «l’organisation du référendum, la cessation du pillage des ressources naturelles, la dénonciation des violations des droits humains par les forces d’occupation marocaines et la mise en lumière de la responsabilité de l’Espagne, de la France et des États-Unis». Enfin, l'Eucoco appelle à «une large mobilisation publique en Europe pour les 50 ans de l’occupation» et adopte un programme de «consolidation de l’État sahraoui dans les domaines social, économique et territorial». La conférence annonce que la 50e de l’Eucoco se tiendra à Madrid en 2026, lieu symbolique de la résistance sahraouie.

Y. Y.

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