
L'administration du nouveau président américain, Joe Biden, est favorable à une prolongation de cinq ans du nouveau traité Start de limitation des arsenaux nucléaires des Etats-Unis et de la Russie, a annoncé jeudi Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche. Cette décision a dû être prise en urgence car ce traité expire le 5 février. Le traité, qui limite à 1.550 le nombre de têtes nucléaires stratégiques détenues par chaque pays, est le dernier grand accord de désarmement en vigueur entre les deux superpuissances nucléaires.
La Russie avait dit en novembre 2019 avoir formellement proposé une prolongation de cet accord pour cinq ans. D’autre part, le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN) est entré en vigueur hier. C'est l’aboutissement d'une longue mobilisation internationale. Le message est fort mais l'application limitée car aucun des pays possédant l'arme nucléaire n'a signé ce traité. La campagne pour l'interdiction des armes nucléaires (ICAN) a été distinguée par le Prix Nobel de la Paix 2017. Un peu plus tôt, cette année-là, des États et des ONG, mobilisés depuis une décennie, étaient parvenus à faire adopter un traité à l'ONU, s’appuyant sur le soutien de plus de 120 pays. C'est ce texte de droit international qui est entré en vigueur hier, après avoir atteint le seuil de 50 États l’ayant ratifié. Chaque État ayant adopté le traité s'engage à ne jamais produire, tester, acquérir ou stocker d'arme nucléaire. Le message est fort puisqu'il vise à bannir la bombe atomique au même titre que les armes chimiques ou bactériologiques.
Mais aucun des neuf États possédant la bombe atomique ne s'est engagé dans le nouveau traité. États-Unis, Russie, Chine, France Royaume-Uni, Inde, Pakistan, Israël, Corée du Nord : les pays maîtrisant le feu nucléaire n'ont pas l'intention d'y renoncer. Bien que son programme nucléaire soit source de tensions internationales, l’Iran est toujours signataire du TNP et donc officiellement engagé à ne pas se doter de l’arme atomique.
R. I.