
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté, dimanche en Allemagne, après la révélation d'un projet d'expulsion massive de personnes d'origine étrangère élaboré par le parti d'extrême droite AfD. Près de «10.000 manifestants» ont défilé dans les rues de Postdam, ville en banlieue de Berlin, où des membres de l'AfD et des néonazis se sont rencontrés fin novembre pour discuter de ce plan, a indiqué la police, dans un communiqué, dimanche.
Le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, et sa ministre écologiste des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, étaient également présents à ce rassemblement. À Berlin, «des milliers de personnes» se sont également rassemblées autour de l'emblématique Porte de Brandebourg derrière le mot d'ordre «Défendre la démocratie», selon la police. Plusieurs milliers de manifestants ont également défilé dans d'autres villes du pays. Ces rassemblements ont été organisés après des révélations, mercredi dernier, du média d'investigation allemand Correctiv, selon lesquelles des membres de l'AfD ont discuté avec des néonazis d'un plan d'expulsion d'Allemagne de personnes étrangères ou d'origine étrangère.
Ces révélations ont provoqué une onde de choc dans le pays, alors que l'AfD bénéficie d'une dynamique favorable dans les sondages, avec des intentions de vote de 21 à 23% à l'échelle nationale. Le parti dépasse même les 30% dans les Linder d'ex-Allemagne de l'Est, comme la Saxe, la Thuringe et le Brandebourg, où des élections régionales cruciales se tiendront au deuxième semestre. Le chancelier Scholz a d'ailleurs mis en garde, samedi, contre «les extrémistes», alors que l'extrême droite cherche à instrumentaliser les mobilisations sociales, en premier lieu celle des agriculteurs.
«Lorsque des protestations en soi légitimes se transforment en colère ou en mépris pour les processus et les institutions démocratiques, nous sommes tous perdants. Seuls ceux qui méprisent notre démocratie en profiteront», a-t-il averti.