
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est réuni en urgence à la demande des pays de l’Organisation de la coopération islamique après l’agression israélienne contre Ghaza. Si l’Autorité palestinienne salue la création d’une commission d’enquête, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou parle d’une décision «honteuse» venant d’une instance «anti-israélienne». La nouvelle commission ne devra pas uniquement enquêter sur le dernier conflit à Ghaza, mais étudier toutes les causes des tensions récurrentes dans les territoires occupés, y compris à Al Qods-Est., avec pour objectif de collecter des preuves pour d’éventuelles poursuites judiciaires. Les pays occidentaux se sont opposés ou abstenus, estimant le texte trop favorable au Hamas, à l’inverse d’un grand nombre de pays africains et sud-américains qui ont plébiscité la résolution. Un peu plus tôt, la Haut commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, avait estimé que les frappes israéliennes sur Ghaza pouvaient constituer des crimes de guerre s’il s’avère que les civils ont été visés sans distinction.
«Les attaques israéliennes ont fait de nombreux morts et de nombreux blessés. Elles ont aussi détruit ou endommagé des infrastructures civiles, comme des bâtiments gouvernementaux, des maisons, des hôpitaux et des locaux utilisés par les médias. Malgré les allégations d’Israël que ces bâtiments abritaient des groupes armés, nous n’avons reçu aucune preuve qui pourraient l’indiquer», a affirmé Michelle Bachelet.
La Haut commissaire a également dénoncé, a peu près dans les mêmes termes, les tirs de roquettes du Hamas. Trop peu aux yeux de la représentante israélienne, qui a regretté que le Conseil des droits de l’homme perpétue l’idée que l’on peut comparer les actions du Hamas et celles d’Israël. Selon Michelle Bachelet, «cette escalade est directement liée aux protestations et à la réponse musclée des forces de sécurité israéliennes, d’abord à Al Qods-Est, puis dans l’ensemble du territoire palestinien occupé et en Israël». Elle a demandé aux autorités israéliennes «de mettre immédiatement un terme au processus d’expulsion» de familles palestiniennes, «conformément aux obligations d’Israël en vertu du droit international». Après onze jours d’un conflit destructeur, un fragile cessez-le-feu, est entré en vigueur vendredi. Au total, 254 Palestiniens dont plus de 63 enfants, ont été tués par les frappes israéliennes dans la bande de Ghaza. Le directeur adjoint pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, Saleh Higazi a appelé la communauté internationale à assumer sa responsabilité d’empêcher l’entité sioniste de poursuivre sa politique de transferts forcés et d’expropriations contre les Palestiniens à El Qods et Silwan. «Soyons clairs : les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les pays de l’Union européenne et la communauté internationale dans son ensemble ont la responsabilité d’empêcher Israël de poursuivre sa politique de transferts forcés et d’expropriations», a souligné M. Higazi.
«Au lieu de laisser Israël bafouer les droits des Palestiniens en toute impunité, il convient de mener un effort concerté pour combattre l’oppression et les expropriations systématiques dont ces personnes sont victimes, qui font partie des causes premières des cycles de violence qui se répètent, provoquant à chaque fois un bain de sang dans la population civile», a-t-il ajouté. Il a souligné que «cela fait des années qu’Israël cherche à étendre ses colonies illégales dans la région de Silwan, où plus de 200 Palestiniens et Palestiniennes ont déjà été déplacés de force et chassés de leurs maisons».