Yacine el-Mahdi Walid, ministre de l’économie de la connaissance et des Start-up : «Façonner l’avenir des start-up sur notre continent»
«L’Afrique, continent des aspirations, qui connaît une croissance économique remarquable, embrasse l'innovation technologique et surmonte les défis et les opportunités qui se présentent. Depuis la première conférence tenue également à Alger en 2022, il est clair que les startups africaines sont devenues un repère de collaboration, d’innovation et de croissance. Nous sommes ici non seulement en tant que témoins, mais en tant que participants actifs à façonner l’avenir des startups sur notre continent.»
Relevant la transition démographique caractérisée par une population jeune et dynamique, M. El Mahdi Oualid indique qu’il «est notre plus grand et plus important atout», relevant que «nos gouvernements reconnaissent l'importance d’appuyer ces jeunes talents grâce à la technologie et l'innovation alors que nous nous efforçons de réaliser la vision d'une Afrique intégrée, prospère et pacifique». Toutefois, le ministre bifurque sur les défis auxquels sont confrontés les pays africains pour garder leurs talents et éviter la fuite des cerveaux qui «constitue une menace pour nos aspirations».
Il est nécessaire «de s’attaquer aux facteurs qui obligent nos esprits les plus intelligents à chercher des opportunités ailleurs. Cette conférence «sert de plateforme pour discuter et mettre en œuvre des stratégies visant à créer un environnement qui attire les meilleurs talents. La première conférence a ouvert la voie à un parcours de transition. Nous avons atteint des réalisations qui confirment notre engagement dans le développement des startups, notamment l'adoption et l'approbation de la Déclaration par l’Union africaine».
Ces actions «reflètent notre engagement collectif à créer un environnement favorable pour les talents émergents et le progrès technologique». Notant le rôle important que les startups peuvent jouer dans la réalisation des objectifs de l’agenda de l’Union Afrique 2063, ou des Nations unies sur les objectifs de développement durable et une stratégie de transformation numérique, le ministre souligne «le rôle crucial que jouent les startups en faisant avancer ces programmes». Ces entités qu’il qualifie de «partie intégrante du développement durable de notre continent».
«Nous reconnaissons le besoin urgent de favoriser un environnement adéquat permettant aux startups de prospérer et de contribuer à la croissance économique ainsi qu’à la création d’emplois sur tout le continent. Il y a une nécessité de créer davantage d’opportunités pour les talents africains et d’améliorer l’écosystème des startups.» Un impératif qui appelle celui de «travailler collectivement pour combler les lacunes de notre écosystème et apporter le soutien et l’infrastructure nécessaires au développement des startups. Ce n’est que grâce à ces efforts concertés que nous pourrons créer un environnement où les talents africains voient un avenir à l’intérieur de nos frontières».
F. Irnatene
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Samatar Abdi Osman, expert djiboutien en digital : «Miser sur des investissements massifs dans les infrastructures»
«Les jeunes sont la population la plus nombreuse en Afrique et ont cette possibilité d’être utiles à la société en se lançant dans l’entrepreneuriat via les startups. La concrétisation des idées à travers les startups peut amener l’économie à se développer, à créer des emplois et de la richesse. En Algérie, on voit l’avenir avec beaucoup d’assurance. La responsabilité des autorités consiste à mettre en place des écosystèmes pour accompagner ces jeunes talents. Il est grand temps de miser sur des investissements massifs dans les infrastructures et le programme de renforcement des capacités notamment en robotique et en Intelligence artificielle. L’Afrique peut pourvoir des emplois pour le reste du monde. L’économie mondiale va bouger, et c’est à nous, Africains, d’avoir de bons outils pour un impact positif dans nos pays respectifs et se rendre utiles à l’économie mondiale.»
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Mme Diouldé Thiongane, cheffe de bureau au ministère sénégalais de l’économie numérique : «Un seul fonds pour toutes les start-up africaines»
«Nous sommes venus pour mutualiser nos efforts et essayer de mettre en place des stratégies capables d’assurer le développement de ce secteur qui est vital. Au Sénégal, on dispose d’organes qui financent des startups. La rencontre d’Alger permettra de trouver ensemble les institutions financières communes qui seront prêtes à financer toutes les startups d’Afrique et d’aller vers un seul fonds pour toutes les startups africaines.»