
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans un message lu en son nom par le Premier ministre Nadir Larbaoui, a appelé, hier, au renforcement de la coopération africaine, pour relever les défis de la transformation numérique et de l’économie du savoir, une option qu’il qualifie d’«idéale pour construire un avenir prospère des peuples africains».
S’exprimant à l’ouverture de la Conférence, le chef de l’Etat indique que l’Algérie a enregistré, «dans le cadre de la concrétisation de sa volonté politique forte, une effervescence dans le domaine de l’innovation et un essor des startups qui s’érige en un défi qui s’inscrit parmi nos priorités nationales». Un défi portant «renforcement de la dynamique de la croissance économique à travers la mobilisation de tous les moyens nécessaires à l’organisation de ce secteur prometteur et pour accompagner les porteurs de projets dans différentes phases». Dans le même ordre d’idées, M. Tebboune rappelle la promotion de la formation dans différentes spécialités concernées par l’activité des startups, à travers, entre autres, la réactivation d’écoles spécialisées, des pôles technologiques et le lancement d’une plateforme spéciale dédiée à la recherche, le développement et l’open innovation, ainsi que la consécration d’espaces pour domicilier les startups au sein des universités. S’y sont ajoutées, indique le Président, la création de mécanismes de financement et l’octroi de diverses facilitations pour encourager ce genre d’initiatives à forte valeur ajoutée.
Start-up algériennes : Une dynamique qualitative
Cette approche, explique le chef de l’Etat, «a permis, dans un laps de temps réduit, de créer un environnement national qui encourage l’initiative et l’innovation», avec à la clé la réalisation, d’une part, «d’acquis qualitatifs en termes de moyenne de création des startups et, d’autre part, prévoir un rôle leader de notre pays sur le plan continental. Cette «dynamique qualitative», annonce M. Tebboune, «sera davantage renforcée avec l’application progressive des réformes économiques profondes lancées pour améliorer le climat des investissements et des affaires».
Dans cette optique, le Président Tebboune a salué les «résultats positifs importants» de la première édition de la Conférence, notamment dans le sens de mettre une feuille de route continentale des startups et l’adoption de la Déclaration d’Alger des startups en Afrique, lesquels ont été soutenus par le Conseil exécutif de l’Union africaine dans sa 42e session. Ces résultats s’inscrivent également dans la réalisation de l’agenda de l’UA 2063 pour «bâtir une Afrique complémentaire, prospère, par ses jeunes afin d’impulser une dynamique globale fondée sur une économie développée». Une Afrique qui «fera changer le regard des partenaires qui voient en elle une source de richesses pillées, à un partenaire qui s’attache à ses intérêts dans le cadre d’un équilibre des intérêts dans les relations économiques dans un système mondial équitable et juste».
L’entrepreneuriat innovant, un rempart à la problématique de l’emploi
Pour le Président Tebboune, «il est temps de relever le défi, rattraper le retard et adopter des démarches adéquates pour promouvoir les capacités et le talent dans la création des startups et encourager l’innovation afin de booster la créativité et le développement économique en renforcement de l’indépendance de la décision politique et économique».
Dans ce registre, il appelle les différents pays à «s’appuyer sur l’entrepreneuriat innovant comme un rempart à la problématique de l’emploi, ce qui impose aux gouvernements africains de fournir l’assistance nécessaire à leurs startups capables de relever les défis du développement dans un environnement économique compétitif». Aussi, le Président Tebboune a, dans un appel solennel, préconisé aux entrepreneurs et porteurs de projets, de «coordonner les efforts pour intégrer les définitions des startups, innovation et entrepreneuriat dans les organisations économiques» de leurs pays, avec une «exploitation optimale des capacités et moyens du jeune Africain qui a atteint des niveaux élevés dans la maîtrise du flux des informations qu’offrent les nouvelles technologies».
L’apport à coefficient élevé des diasporas
Au chapitre du renforcement de la coopération africaine, le Président a également mis en avant l’importance de «l’initiative de créer un atelier ouvert de dialogue et de concertation, au sein duquel seront tracées les politiques portant valorisation des capacités innovantes du jeune Africain». L’espace, ajoute M. Tebboune, offre également l’opportunité «d’attirer les talents à compétence élevée de la diaspora et les intégrer dans des projets de développement des pays africains et préserver la place professionnelle et scientifique de ces talents revenus à leurs pays d’origine pour participer dans le cadre des efforts de développement local». Par ailleurs, le chef de l’Etat a mis en avant «l’engagement de l’Algérie de mettre à profit son expérience dans les startups au service des voisins africains grâce à des espaces d’échange d’expériences».
Dans son message, M. Tebboune affirme : «En Algérie, ce pays leader dans la défense des intérêts du continent, on est fier de notre parcours de militantisme africain commun.» Et relève la nécessité de «se libérer de l’héritage du colonialisme», précisant que «l’Algérie s’attache à cette appartenance africaine à laquelle elle reste fidèle». Enchaînant, il indique que «la glorieuse histoire commune du militantisme impose à nous une vision africaine nouvelle et renouvelée et consciente des intérêts continentaux communs, pour hisser le continent à la place qui lui sied dans les équilibres internationaux actuels et futurs».
Fouad Irnatene