Révision de la loi organique relative aux partis politiques, Dr Soufi : «Une forte volonté de passer à une vitesse supérieure»

Ils étaient nombreux les politologues à avoir félicité, hier, l’annonce faite par le président de la République concernant la révision prochaine  de la loi organique relative aux partis politiques. C’est le cas notamment du Dr Abdelkader Soufi qui constate  «une forte volonté politique de passer à une vitesse supérieure».

Notant que la réforme annoncée était «tant attendue», aussi bien par la classe politique que par les citoyens, dans l’ensemble, Dr Soufi saluera le fait que l’Algérie a «très vite emprunté le pas aux grandes puissances» et qu’elle se repositionne actuellement en tant qu’acteur «pivot» et «régional».
Clair, net et précis, il déclare que nous pouvons et devons réaliser davantage de progrès et pour y arriver, «il faut mettre de l’ordre». «L’ordre est le meilleur moyen qui permet à tout un chacun de savoir ce qu’il doit faire et comment il doit l’accomplir, et ce, dans une transparence totale», soutient haut et fort l’analyste politique en relevant que «le discours de samedi dernier va dans ce sens-là, c’est-à-dire que les acteurs et les partis politiques doivent agir dans un ordre parfait ; un ordre qui ne fera ressortir que les meilleurs».

«Définir les axes sur lesquels on peut se baser pour se lancer politiquement»

Aussi et tout en rappelant que «tout parti politique est censé approvisionner la nation par des ressources humaines aptes à jouer le rôle qui leur est affecté pour la continuité de la nation et pour son progrès constant», le professeur de sciences politiques revient sur l’importance de ce «dénominateur commun qui se compose de deux points essentiels, à savoir l’unité nationale et la Déclaration du 1er Novembre» sur lesquels le président de la République a justement insisté. «Il est question, en fait, de définir les axes sur lesquels on peut se baser pour se lancer politiquement», met en exergue le docteur Soufi. Il convient de rappeler que le président de la République avait, lors de son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée sur les chaînes de télévision et stations de radio nationales, souligné que les partis «sont libres de tracer leurs propres programmes politiques, mais qu’ils doivent avoir pour dénominateur commun l’unité nationale et la Déclaration du 1er Novembre, qui appelle à l’édification d’un Etat démocratique et social».
Le Président a également déclaré que «tout ce qui est de nature à renforcer le front intérieur et qui relève de la ligne nationale est le bienvenu», en appelant, aussi, à «en finir avec les vieilles méthodes partisanes pour se focaliser sur l’action efficace reposant sur la mobilisation des militants dans la rue, qui, depuis le Hirak authentique et béni, ne saurait être déviée de sa trajectoire». La lutte contre la corruption au niveau des partis politiques a été l’autre question majeure abordée avec le Dr Soufi qui émet le souhait de voir, dans le prochain texte, de «fermes dispositions», en matière notamment de financement des campagnes électorales. Selon lui, «les gens qui participent avec de l’argent doivent adopter une façon claire». Se montrant plus explicite, il dira qu’on «doit savoir d’où vient et comment vient cet argent», sachant aussi que «le soutien des partis politiques devrait se faire par rapport aux programmes des partis et non pas par rapport aux personnes».

L’Algérie a besoin de partis politiques puissants

En somme, il considère qu’une nouvelle loi organique qui régit les partis politiques est «impérative pour bloquer tout ce qui est illégal, malsain avec des visées autres que celles de la promotion de la nation et des citoyens».
«Ce n’est certes pas le seul point, mais il est très important de barrer la route à l’argent sale, aux personnes malsaines dont l’engagement pourrait être non-national.» Il est clair qu’aujourd’hui, l’Algérie démarre et qu’elle a besoin de partis politiques puissants et intégrés dans sa réforme nationale. Aussi, lorsqu’on respecte les assises sur lesquelles l’Etat algérien a été fondé, notamment l’édification d’un Etat démocratique et social, on ne peut être que sur le droit chemin. La Constitution est claire là-dessus et à présent, il faut aller de l’avant pour que tout le monde participe à cet édifice de la manière la plus optimale possible.
Soraya Guemmouri

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