Renaissance

Il est dit que «élire, c’est désigner», mais pas que. Par ce geste démocratique, on est appelé aussi à confirmer une volonté, à renouveler un attachement à un projet de société, à marquer son adhésion à une démarche et à une vision. Le changement du calendrier électoral pour la présidentielle, annoncé par un communiqué de la présidence de la République, s’inscrit, en premier lieu, dans cette perspective. Et qu’importent les différentes lectures que l’on rencontre et que pour certaines paraissent non seulement farfelues, mais aussi complètement hors cadre. Ce changement dans la programmation obéit fatalement à une logique de rythme de cadence dans l’exécution des différentes réformes initiées depuis 2019. Les plus sceptiques n’ont cessé de tirer des plans sur la comète, en avançant, sans sourciller, le report de ce rendez-vous. Ledit communiqué a pris tout le monde à contre-pied, en fixant la date du suffrage universel au 7 septembre. Cette parenthèse refermée, l’annonce en elle-même est surtout dictée par la nécessité de franchir une autre étape, celle de la consolidation des objectifs de l’Algérie Nouvelle. Avant d’accéder à la magistrature suprême du pays, le Président Abdelmadjid Tebboune s’est tenu loin des slogans de campagne. Percutant, accrocheur, clivant, le slogan est pourtant censé illustrer et résumer la manière dont un candidat à la présidence de la République se présente aux électeurs. Mais pas pour l’actuel locataire d’El-Mouradia, qui n’a pas hésité un seul instant à établir une série d’engagements solennels devant la nation. Cette manière de faire a marqué les esprits. En se démarquant nettement des formules creuses adoptées depuis des lustres et sans effets, le chef de l’État a saisi le message du Hirak Béni. Avec cette prise de conscience, l’Algérie nouvelle est née pour devenir une réalité de tous les jours. Un pays qui avance, soutenu par de larges pans d’une société trop longtemps marginalisée, et nourrie par des slogans pourtant censés être une vitrine du projet politique. En l’absence de ce dernier, les formules deviennent de la poudre aux yeux. De 2019 à aujourd’hui, les changements sont notables et les mutations profondes. Le 7 septembre, on ne peut le considérer comme un rendez-vous avec l’histoire, mais la confirmation d’une renaissance, non seulement pour le pays, mais pour une société qui a tant souffert et qui aspire enfin à son épanouissement tant attendu.

M. T.

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