Le président de la République :«L’Algérie rejoindra le Conseil de sécurité porteuse d'espoirs des peuples africains et arabes»

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé, mardi depuis New York, que l'Algérie, qui s’apprête à occuper son siège de membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, «est pleinement consciente de la responsabilité dont elle est investie», eu égard aux défis qui se posent à la communauté internationale, en ce sens qu'elle «mettra à profit sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits».

«L’heure est à la réflexion sur les moyens de promotion des valeurs et principes de la Charte des Nations unies, de consolidation de nos engagements collectifs et d'ancrage de fondements solides, à même de renforcer la coopération mondiale autour des questions majeures», dans le but de «consacrer la paix et la sécurité internationales, mais également le développement durable dans un monde multipolaire», a indiqué le président de la République, dans son allocution lors des travaux de la 78e session de l'Assemblée générale (AG) de l'ONU.
L'occasion était pour le Président Tebboune d'adresser ses remerciements aux 184 pays qui ont voté en faveur de l'Algérie, soulignant que «l'Algérie sera à la hauteur de cette confiance durant son mandat en Conseil de sécurité».
L’Algérie «veillera à cristalliser cette confiance, en étroite collaboration avec tous les États membres du Conseil de sécurité et au sein de l'ONU», a-t-il soutenu.
L’Algérie mettra à disposition «sa riche expérience en matière de médiation et de promotion du règlement pacifique des conflits», a poursuivi le président de la République, soulignant que «l'Algérie, mue par cet esprit, rejoindra le Conseil de sécurité, porteuse d'espoirs des peuples africains et arabes», sans cesser de prôner «l'approche basée sur des solutions définitives aux crises, en s’attaquant à leurs causes profondes».
Le Président Tebboune a rappelé, à ce propos, que l'Algérie «a milité, il y a 50 ans, depuis cette même tribune onusienne, pour pallier les dysfonctionnements qui caractérisent l’actuel ordre mondial», en plaidant pour un nouvel ordre sous-tendu par l'égalité entre États, «des principes pour lesquels a été créée l’ONU».

Accélérer les négociations internationales pour la réforme du Conseil de sécurité

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l'accélération des négociations internationales concernant la réforme du Conseil de sécurité selon une approche globale et intégrée devrait être une priorité pour la communauté internationale, afin d'aboutir à un consensus sur une véritable réforme garantissant une représentation plus transparente. «Face aux conflits géopolitiques et aux multiples crises, le Conseil de sécurité a reculé dans l'accomplissement de son rôle central au cours des dernières années, ce rôle qui était au cœur de l'ONU et dont les principales finalités ont été résumées par la Charte onusienne qui confie au Conseil la responsabilité de maintenir la paix et la sécurité internationales, notamment en prohibant le recours à la force et en éliminant les causes menaçant la paix», a souligné le président de la République. Le Président Tebboune a également fait remarquer que «toute démarche visant à renforcer l’action internationale commune doit répondre aux appels croissants en faveur d’une plus grande dynamique à un ordre multipolaire».
Cet objectif, poursuit-il, passe par «une réforme globale des principaux organes de l'Organisation de manière à les rendre plus transparents, assurant l’équilibre nécessaire entre ces organes et garantissant une répartition géographique équitable entre les États».
Le président de la République a évoqué, en outre, «l'engagement de l'Algérie en faveur de la position africaine commune», pour «mettre un terme à l'injustice historique qui a touché le continent africain».
C'est pourquoi, poursuit le Président Tebboune, la réactivation du rôle pivot de l'Assemblée générale de l’ONU, «en tant qu'organe véritablement représentatif de la diversité des membres de la communauté internationale», constitue «un élément clé pour renforcer l'égalité entre États et assoir les fondements d’une véritable démocratie».
Dans cette optique, le président de la République a affirmé que l'Algérie œuvrait pour que «le dialogue et le débat entre nous soient une revendication cruciale pour laquelle nos peuples ont lutté en vue d'un monde marqué par la coexistence, la solidarité, la coopération et l'égalité entre les nations».
En outre, il a mis en lumière les conséquences des conflits et des crises dans le monde, qui ont atteint un niveau «sans précédent», avec des millions de personnes déplacées et une transformation des relations internationales, passant de la coopération et de la convergence à l'affrontement, mettant ainsi les organisations et les institutions internationales à l'épreuve dans un contexte mondial marqué par une urgence multidimensionnelle.

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Position immuable de l’Algérie en faveur des causes justes et des peuples opprimés

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, par la même occasion, la position immuable de l’Algérie en faveur des causes justes et en soutien aux peuples opprimés qui luttent pour la liberté, en tête desquelles les questions palestinienne et sahraouie.
M. Tebboune a affirmé que «l’Algérie, qui est bien placée pour évaluer le prix à payer pour arracher la liberté, ne renoncera jamais à son soutien aux causes justes et aux peuples opprimés qui luttent pour leur liberté».

Palestine

C’est dans cette optique, poursuit le Président Tebboune, que l’Algérie n’a eu de cesse de soutenir la cause palestinienne, pour permettre au peuple palestinien frère de recouvrer ses droits inaliénables à établir son État indépendant sur les frontières de 1967, avec El-Qods pour capitale, conformément aux décisions de la légalité internationale.
L’initiative de l’Algérie d'il y a une année, concernant la tenue d'une conférence d'unification des rangs des factions palestiniennes, sanctionnée par l’adoption de la Déclaration d’Alger, a été évoquée par le Président Tebboune, dans son allocution.
Ainsi, le président de la République a appelé, à nouveau, à la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire, pour octroyer à la Palestine la qualité de membre à part entière de l’AG de l’ONU. Il a appelé la Cour de Justice internationale à donner suite à la demande de l’AG de l’ONU du 30 décembre 2022, et émettre son avis consultatif sur les pratiques attentatoires aux droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, y compris à El-Qods.
Le président de la République a, également, exhorté le Conseil de sécurité à «promulguer une résolution, en vertu de laquelle il parrainera la solution à deux États qui fait le consensus au niveau international, et appellera à la fin des actes unilatéraux de l'autorité d'occupation, notamment les activités d’implantation de colonies dans les territoires palestiniens occupés». Le Président Tebboune a réaffirme l’attachement de l’Algérie à l’Initiative arabe de paix, en tant que cadre de règlement de la cause palestinienne, pour mettre un terme à l’occupation, principale motif d’instabilité au Moyen- Orient, appelant la communauté internationale à assumer sa responsabilité historique et morale, pour permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et de recouvrer pleinement ses droits.

Sahara occidental

Par ailleurs, le président de la République a mis en avant l'aspiration de l'Algérie à parvenir à une décolonisation définitive de la dernière colonie en Afrique, où «tout un peuple au Sahara occidental reste privé de son droit à l'autodétermination, à travers un référendum libre et régulier conforme au plan de règlement ONU-OUA adopté par le Conseil de sécurité et accepté par les deux parties en 1991».
Il a, en outre, appelé l'ONU à assumer sa responsabilité face «aux tentatives de se créer une légitimité à partir de l'illégitimité», et ce en préservant la crédibilité de ses résolutions, rappelant le soutien de l'Algérie aux efforts onusiens tendant à relancer des pourparlers directs entre les parties au conflit, en vue d'organiser un référendum permettant l'autodétermination du peuple sahraoui.

Libye

Sur le plan régional, le Président Tebboune a mis en avant les efforts consentis par l'Algérie, pour parvenir à des solutions pacifiques, rassembler les belligérants et rapprocher les positions et les vues.
Concernant le dossier libyen, il a rappelé le soutien aux efforts onusiens visant à trouver une solution politique interlibyenne, à même de préserver l'unité de la Libye, sa souveraineté et son intégrité territoriale.

Mali

En ce qui concerne la situation au Mali, le président de la République a réaffirmé la détermination de l'Algérie qui conduit la médiation internationale et la présidence du comité de suivi de l'accord de paix et de réconciliation issu du processus d'Alger, de poursuivre ses efforts pour surmonter les difficultés que traverse ce pays voisin, tout en soulignant son rejet du recours à la force pour régler les conflits.

Niger

S'agissant de la situation qui prévaut au Niger, le Président Tebboune a réaffirmé l'attachement de l'Algérie au retour à l'ordre constitutionnel par des moyens pacifiques, et à la primauté des solutions politiques et diplomatiques, mettant en garde contre les desseins d'une intervention militaire étrangère en raison de ses conséquences graves. Une mise en garde qui a également été notifiée aux parties soudanaises, lorsque le président de la République a exhorté toutes les parties à faire prévaloir la voie du dialogue et à mettre fin aux hostilités.

 

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