Labdi Abdeldjalil, consultant en gouvernance et intelligence économiques : «L’Algérie a lancé un programme ambitieux»

Les questions relatives à l’économie de la connaissances, à l’entrepreneuriat, au potentiel des jeunes Africains innovateurs et aux richesses humaines du continent dans le domaine et l’avenir des affaires en Afrique sont les principales thématiques en débat, à l’occasion de la Conférence africaine des start-up.
Labdi Abdeldjalil, consultant en gouvernance et intelligence économiques, explique qu’il faut bien reconnaître que «l’État a énormément dépensé, ces dernières années, sur ce volet». 
Pour lui, la stratégie des pouvoirs publics en Algérie pour encourager les jeunes et les étudiants à s’investir dans l’entrepreneuriat et les start-up «est à la fois louable et ambitieuse».
M. Labdi souligne que «l’Algérie a tout de suite reconnu l’importance de l’entrepreneuriat dans le développement économique du pays et des mesures ont été mises en place pour faciliter la création d’entreprises et soutenir les jeunes entrepreneurs. Le gouvernement a lancé des programmes de formation, des incubateurs d’entreprises et des fonds d’investissement pour stimuler l’écosystème des start-up. Un nouveau statut juridique de l’auto-entrepreneur a même été promulgué le 18 décembre 2022 et cela «ne peut-être qu’une bonne chose ainsi qu’un grand retard juridique à rattraper» dit-il.
En effet, le statut de l’auto-entrepreneur selon la loi n° 22-23, a déjà jeté les bases légales en offrant une alternative souple et accessible aux entrepreneurs. Depuis, deux décrets exécutifs d’une importance non négligeable ont été promulgués. Il s’agit du décret exécutif n° 23-196 fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Agence Nationale de l’Auto-Entrepreneur, et le décret exécutif n° 23-197 du 25 mai 2023 fixant la liste des activités éligibles au statut de l’auto-entrepreneur et les modalités d’inscription au registre national de l’auto-entrepreneur.
M. Labdi note «malgré tous ces efforts, les statistiques révèlent des défis importants». Cela peut s’expliquer, poursuit-il par plusieurs facteurs, notamment «le manque de confiance dans le climat des affaires, les difficultés d’accès au financement et les obstacles bureaucratiques»
Pour améliorer les chances de réussite dans l’entrepreneuriat et les startups, M. Labdi estime nécessaire «de s’attaquer à ces défis». Pour lui «les pouvoirs publics doivent continuer à simplifier les procédures administratives, à renforcer l’accès au financement et à mettre en place des programmes de formation axés sur les compétences entrepreneuriales».
Le consultant affirme que «l’Algérie dispose d’une jeunesse talentueuse et créative, qui peut apporter de nouvelles idées et solutions aux défis du pays». Si les conditions nécessaires sont réunies, «l’entrepreneuriat et les start-up peuvent prospérer en Algérie» a-t-il ajouté. Avec un soutien adéquat, un environnement propice et une volonté collective, «les chances de réussite dans ces domaines peuvent être améliorées, permettant ainsi aux porteurs de projets de réaliser leur potentiel entrepreneurial et de contribuer à la croissance économique du pays.
En effet, pour plusieurs spécialistes l’Algérie est au début de la route, et ce qui s’est passé au cours des deux dernières années est une véritable révolution pour la création de l’environnement général et de l’écosystème entrepreneurial. Des observateurs considèrent ce qui a été «relativement bien réalisé dans un pays comme l’Algérie avec toutes les complexités de la situation», concerne «la mise en place du cadre juridique à travers le concept de label, qui permet à ceux qui les obtiennent de bénéficier des avantages fiscaux et de la possibilité de financement». 
Des experts soulignent «l’implication de l’État dans l’accélération des mécanismes de financement et le démarrage dans le cadre du Fonds algérien de financement (ASF)», qui a commencé à fonctionner, «en attendant l’entrée d’autres clients sur le terrain».
Il faut noter que plusieurs incubateurs ont émergé sur le marché, pour accompagner et accélérer la croissance des start-up, notamment «Algeria Venture» établi comme un accélérateur de croissance gouvernemental avec de nombreux services, y compris le financement et la mise en relation avec des investisseurs en capital risque. Pour Fethi Gasmi, directeur de l’entrepreneuriat et de l’innovation au sein de «Algerian Youth Leaders», les démarches entreprises par les autorités publiques»viennent matérialiser les engagements du président de la République pour le développement de l’économie nationale sous le signe du rajeunissement et de l’innovation».
M. Gasmi salue «l’encouragement par les autorités publiques des compétences, l’accompagnement des gestionnaires et l’encadrement des jeunes porteurs de projets innovants, notamment les créateurs des start-up, pour une vraie relance économique afin, dit-il «d’exploiter la matière grise algérienne vers un développement technologique local». «L’écosystème entrepreneurial est en train de se consolider», se félicite M.Gasmi en évoquant dans ce sillage «les avantages, administratifs et fiscaux, ainsi que le cadre juridique légal facilitant aux jeunes et aux diplômés la création de ces start-up».
 
Tahar Kaidi

 

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