
Quatre-vingt-trois mille tonnes de bombes et d’obus largués et tirés sur Ghaza en presque trois mois d’agression sioniste. Du jamais vu. Beaucoup plus de ce qui s’est abattu sur Varsovie et Berlin réunis, lors de la Seconde Guerre mondiale, et le double du poids des bombes qui ont rasé Hiroshima et Nagasaki.
Un pilonnage qui a fait jusqu’à présent plus de 23.000 mort,s pour la plupart des femmes et des enfants, et des milliers encore sous les décombres. Ghaza et sur le point d’être rayée de la carte. Ce crime humanitaire se déroule à l’ombre d’une vague de normalisation avec l’entité sioniste sous la fallacieuse hypothèse d’un possible règlement du conflit israélo-palestinien. On remarque que même la sémantique épouse l’air du temps.
Après avoir constitué la centralité de la cause arabe, voilà que l’avenir des Palestiniens est cantonné dans l’espace que les cabinets successifs de l’entité sioniste ont bien voulu lui octroyer. Qui se soucie encore de la question palestinienne et d’El-Qods ? La question mérite en tout cas d’être posée, à la lumière des massacres et du génocide qui s’y exécutent.
Et qui mieux que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, pour étayer ce questionnement. «La normalisation n’accélère pas le règlement de la cause palestinienne. Bien au contraire.
L’Algérie est contre, car elle retarde le règlement de cette cause», a précisé le chef de la diplomatie algérienne, dans une interview à la chaine Qatari Al Jazeera, diffusée sur sa plateforme Atheer. Pour M. Attaf, le «délestage» de cette cause a été entamé au début des années 2000 au nom des sacro-saints intérêts géostratégiques.
Le MAE algérien, qui pointe du doigt «la division» de la voix arabe sur ce dossier, s’est dit «choqué» que la question palestinienne «soit absente de l’agenda de la communauté internationale» pendant de longues années. Cette situation est, dit-il, le résultat «de l’absence d’une pression collective des pays arabes», pour l’imposer comme priorité.
Loin des faux calculs purement mercantiles, M. Attaf e réitéré la position constante et immuable de l’Algérie, à savoir qu’il ne peut y avoir une éventuelle normalisation sans la décolonisation de la Palestine. C’est-à-dire que l’équation «Terre contre Paix» ne s’est jamais posée avec autant d’acuité. N’en déplaise à certains qui ont déjà vendu leur âme au diable. Pour le chef de la diplomatie algérienne, «le jour où la question palestinienne sera réglée, nous examinerons l’établissement de relations bilatérales» avec l’entité sioniste. C’est clair, net et sans détour.
M. T.