Ibrahim Boughali, président de l’APN : «La préservation de la Nation est la responsabilité de tous»

«La commémoration des manifestations du 11 décembre 1960 vient confirmer que la préservation de la nation est la responsabilité de tous, surtout en cette période où les forces du mal visent à déstabiliser les nations et leur stabilité», a souligné, hier, le président de l’APN, M. Ibrahim Boughali, dans un message lu en son nom par M. Mouloud Habnassi, vice-président de cette institution parlementaire.
Dans son allocution d’ouverture des travaux de cette journée parlementaire, le président de l’APN a également précisé que ces manifestations étaient «pacifiques» et que ce cri à la liberté était lancé, pour exprimer l’adhésion pleine et entière du peuple Algérien, au principe d'autodétermination du peuple algérien «contre la politique du général Charles de Gaulle visant à maintenir l'Algérie dans le cadre de l'idée Algérie algérienne». Il était question aussi de s’opposer fortement à la position des colonialistes français qui «rêvent encore», dit-il, de l’Algérie française. Sans surprise aucune et fidèle à ses pratiques, le colonisateur a répondu par la répression, sachant que de nombreux chouhada y ont rendu l’âme. Il faut dire que ces manifestations ont contribué à l’internationalisation de la question algérienne. D’ailleurs, met en exergue M. Boughali, les Algériens ont, lors de ces manifestations, «su porter la voix de la Révolution auprès de l'opinion publique internationale». L’accent sera également mis sur le fait que les manifestations du 11 décembre 1960 ont «véritablement constitué un soutien fort à l'Armée de libération nationale (ALN) sur la ligne de front», mais aussi «un fort appui à la délégation extérieure du Front de libération nationale dans son effort diplomatique pour soutenir la cause algérienne sur la scène internationale».
S’agissant du contexte international actuel, le président de l’APN s’exprimera sur ce qui se passe à Ghaza. «C’est une preuve de la folie des colonisateurs, qui ne diffèrent ni par les moyens ni par les objectifs», a-t-il affirmé.
M. Boughali conclura ses propos, en saluant, notamment, les efforts des universitaires-chercheurs qui ont eu l'honneur de représenter l'Algérie au sein de la Commission mixte algéro-française pour l'histoire et la mémoire. Il les remerciera, pour leur «dévouement à incarner la volonté du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de récupérer les archives et tout ce qui symbolise la mémoire commune du peuple algérien».

«Le génie d’un peuple»

Intervenant, pour sa part, l’historien et membre de la Commission mixte algéro-française en charge du dossier de la mémoire, Djamel Yahiaoui, a déclaré, en s’adressant aux députés : «C’est grâce aux manifestations du 11 décembre que vous êtes ici réunis aujourd’hui.» L’orateur a préféré axer une bonne partie de son intervention sur le contexte temporel et spatial, mais aussi sur l’impact de ces manifestations sur le cours des événements, surtout que ces manifestations historiques, par leur retentissement international, ont conforté les positions du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), en tant que représentant légitime du peuple algérien dans les négociations pour l'indépendance qui se profilaient, de même qu’elles «étaient derrière la résolution 15-14 des Nations unies», déclare l’intervenant. Faut-il le rappeler, c’est à l'occasion de la 15e session de l’AG de l'Organisation des Nations unies (ONU) qu’une résolution reconnaissant le droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple algérien et la nécessité de négociations algéro-françaises, pour trouver une solution pacifique sur la base de l'intégrité territoriale de l'Algérie, a été adoptée, le 20 décembre de la même année. Les manifestations ont en effet donné lieu à la désillusion française, en faisant «retentir la voix de Belcourt à Manhattan», comme l’illustre la fameuse phrase de Krim Belkacem. De son côté, le professeur de sciences politiques et de relations internationales, Idris Attia, a souligné que cet événement historique a confirmé la volonté populaire et le génie du peuple, d'une part, mais aussi la détermination du Front de libération nationale à l’objectif de l’indépendance nationale. Ces manifestations constituent, en fait, l'un des maillon forts dans le parcours ayant mené au recouvrement de la souveraineté nationale, en ce sens qu’elles auront permis d'élargir le cercle de l'opinion publique mondiale qui est en faveur de la cause algérienne. Convié à prendre la parole, le moudjahid Mahmoud Arbadji s’est remémoré, les yeux larmoyants, le jour J, en citant quelques slogans comme «Vive le GPRA» ; des slogans qui ont fortement frappé l’esprit des observateurs internationaux jusqu’aux débats à l’ONU. Un message pour la préservation de la nation a été lancé par ce moudjahid, qui a insisté, d’ailleurs, sur les lourds sacrifices consentis par nos aïeux.

Soraya Guemmouri

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