
«Une poursuite internationale efficace demeure le seul refuge pour les frères palestiniens, en vue de réaliser la justice internationale et recouvrer leurs droits légitimes à l'établissement de leur État indépendant, avec El-Qods comme capitale.» Le président de la République a appelé les hommes libres de par le monde, les experts et juristes arabes, ainsi que les organisations internationales à un véritable sursaut moral, une posture que doit dicter la dignité face à cet «effondrement des valeurs humaines, morales, religieuses et juridiques en Palestine occupée devant les massacres barbares auxquels assiste le monde aujourd’hui, des massacres perpétrés par l'occupation sioniste contre le peuple palestinien frère face à un silence mondial assourdissant». «Où est la justice dans le monde. Où est le droit des peuples opprimés, et à leur tête le droit du peuple palestinien ?» Des questions qui claquent à la face d’un monde qui donne l’impression d’être anesthésié et qui a perdu tout repère.
Le président de la République s’exprimait, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire dont il a présidé, en sa qualité de président du Conseil supérieur de la magistrature. La justice, voilà ce dont le monde souffre. L’absence de justice, le deux poids, deux mesures, voilà le martyre des populations fragiles, opprimées. Se taire devant l’injustice, en être l’auteur ou le complice, est la première des violences. Le Président ne pouvait passer sous silence ce qui se passe à Ghaza et que la communauté dite internationale couvre. L’Occident a définitivement perdu son âme ; lui qui jurait que jamais plus il n’accepterait les ignominies de la Seconde Guerre mondiale. Voilà qu’aujourd’hui, il arme, couvre, encourage et cautionne même les crimes de guerre en cours à Ghaza. Un ministre sioniste a même évoqué publiquement l’option de larguer «une sorte de bombe nucléaire sur toute la bande de Ghaza, la raser et tuer tout le monde», sans que cela offusque grand monde sur les plateaux télé, presse écrite et réseaux sociaux.
Oui, le cabinet du sanguinaire Netanyahu l’a suspendu, mais pas pour cette «option», plutôt pour avoir révélé ce que l’entité sioniste veut cacher aux siens : l’existence du «Protocole Hannibal», mis en place en 1986 et qui autorise l’armée sioniste à aller jusqu’à l’assassinat de ses soldats faits prisonniers par la résistance palestinienne. Voilà, entre autres, pourquoi l’aviation sioniste bombarde sans distinction.
Et quand le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, déclare que les Palestiniens sont «des animaux humains», pour justifier leur éradication, il omet sciemment de parler des gisements gaziers Marine 1 et II qu’Israël ne pourra accaparer totalement que si Ghaza est vidée de ses habitants.
Si l’on déplore le fait que dans de nombreux pays occidentaux, la rue ne s’est manifestée qu’après les milliers de morts, en majorité des femmes et des enfants, force est de constater, aujourd’hui, que la solidarité avec les Palestiniens est quasi planétaire. Les médias soumis n’ont pu façonner les opinions sur ces crimes de guerre. Ces médias frappés de cécité devant les 48 journalistes palestiniens et 88 employés de l'UNRWA assassinés par l’entité sioniste et les 10.460 Palestiniens tombés en martyrs et 27.000 blessés enregistrés. Plus de 70% des victimes sont des enfants, des femmes et des personnes âgées. Comment se taire ?
M. K.