Nucléaire iranien : L’Iran défend son droit à enrichir l’uranium

L’Iran et les États-Unis ont mené depuis le 12 avril 2025 trois cycles de négociations indirectes sur le programme nucléaire iranien, sous la médiation d’Oman. Ces pourparlers, qui se sont tenus à Mascate (Oman) et à Rome, ont réuni les délégations iranienne, dirigée par le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et américaine, représentée notamment par le négociateur en chef Steve Witkoff. Un quatrième cycle de discussions, initialement prévu à Rome samedi 3 mai, a été reporté pour des « raisons logistiques » selon le médiateur omanais Badr al-Boussaïdi, sans nouvelle date fixée à ce jour. L'Iran a réaffirmé son droit souverain à enrichir l'uranium, en dépit des critiques internationales croissantes et des inquiétudes occidentales sur ses ambitions nucléaires. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rappelé que l'Iran est un État signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et que plusieurs membres du traité enrichissent de l'uranium sans posséder d'armes nucléaires, soulignant ainsi la légitimité de son programme nucléaire civil. Depuis le 12 avril 2025, l'Iran et les États-Unis ont engagé des pourparlers sous la médiation d'Oman, les premiers à ce niveau depuis le retrait américain unilatéral de l'accord de 2015 sous la présidence de Donald Trump. Ces discussions visent à encadrer le programme nucléaire iranien et à envisager une levée des sanctions économiques qui pèsent lourdement sur l'économie iranienne. Après trois cycles de négociations, les deux parties ont reconnu certains progrès, mais un quatrième cycle prévu début mai a été reporté pour des raisons logistiques. L'Iran enrichit actuellement l'uranium à un taux de 60 %, bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l'accord de Vienne de 2015, mais en dessous du seuil de 90 % nécessaire pour un usage militaire. Cette montée en puissance de l'enrichissement et l'accumulation de stocks d'uranium hautement enrichi suscitent une vive inquiétude chez les puissances occidentales, notamment les États-Unis et la France. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a récemment alerté sur le risque que l'Iran soit « sur le point d'acquérir des armes nucléaires » et a évoqué la possibilité de réimposer les sanctions de l'ONU prévues dans l'accord de 2015. Les États-Unis, par la voix du secrétaire d'État Marco Rubio, ont exigé que l'Iran renonce à l'enrichissement d'uranium et accepte des inspections rigoureuses de ses installations nucléaires, y compris par des experts américains. Rubio a également demandé à Téhéran de cesser son soutien aux rebelles Houthis au Yémen, considérés comme partie intégrante de « l'axe de résistance » iranien contre Israël. En réponse, l'Iran maintient que les négociations doivent se limiter à la question nucléaire et à la levée des sanctions, excluant toute discussion sur son influence régionale ou ses capacités militaires. L'Iran considère que son droit à enrichir l'uranium est « non négociable » et rejette les accusations occidentales, qualifiant ces dernières d'« absurdes ». Téhéran insiste sur le fait que son programme nucléaire est uniquement destiné à des usages civils, notamment la production d'énergie, et rappelle que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) supervise ses activités conformément au TNP. Toutefois, la communauté internationale reste divisée, certains craignant que l'Iran ne cherche à développer une capacité militaire nucléaire sous couvert civil.

Synthèse R. I.

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