Combat d’hier, défi d’aujourd’hui : Lundi 1er Novembre 1954, le destin de l’Algérie bascula

Le FLN va offrir la possibilité à l’ensemble des patriotes de toutes les couches sociales et obédiences partisanes de se rallier, à titre individuel, à la cause nationale pour la renaissance d’un «État algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques».

L’atrocité de la répression coloniale n’a connu aucune limite. C’est ainsi qu’en 1959, un rapport officiel fait état d’un million de regroupés dans les camps de concentration. Des dizaines de milliers de personnes ont été décimées par les mines antipersonnel, sans compter le nombre hallucinant de martyrs de la cause nationale.
Le défunt président du GPRA, Benyoucef Benkhedda, ne cessait de répéter que le 1er Novembre 1954 est l’aboutissement d’un long processus de maturation. C’est dans la filiation des idées de l’ENA, du PPA et du MTLD que le FLN tire ses références. À la différence d’autres révolutions, ce parti d’avant-garde révolutionnaire se dégageait nettement de tous les partis politiques auxquels il faisait en même temps appel pour rejoindre ses rangs sans condition ni préalable. Cette position signifie que la Révolution ouvrait une ère nouvelle d’union nationale.
Par conséquent, ce front représente le couronnement de toutes les formes de résistance menée par le peuple algérien.
La lutte armée allant de 1954 à 1962 peut aussi être mise en perspective par rapport aux phases antérieures de contestations et de résistance au système colonial depuis 1830.
Ce sont les différentes expériences tentées par les formations politiques algériennes depuis l’entre-deux-guerres, jusqu’au déclenchement de la lutte armée, qui ont abouti à un constat d’échec de toute revendication politique inscrite dans le supposé cadre légal du système colonial.
L’indépendance acquise, exsangue, mais déterminé, le pays s’est attelé à asseoir les bases de son développement, à bâtir un État et des institutions pérennes.
Cet œuvre de longue haleine tire sa substance et sa raison d’être de la déclaration de la révolution de novembre et des textes fondateurs du Mouvement national.
Aujourd’hui, la mère de toutes les batailles réside dans la capacité à rompre avec l’inanité d’une économie rentière. Pour ce faire, l’Algérie a largement les moyens de s’en émanciper. Ce serait faire outrage à son génie que de ne pas parvenir à cette fin. Cette volonté est perceptible dans le message du président de la république, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre, dans lequel il a réitéré ses engagements, pour engager le pays sur la voie de la relance économique et du développement durable.

Mohamed Bouraïb

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